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Vers 15h00 ce jour, le navire fut frappé par une forte vague et un bruit sourd a été entendu. Le navire a pris une gîte de 20 degrés sur tribord. La gîte s'est accrue rapidement au début, puis a ralenti. Un certain nombre de dispositifs de lavage (Butterworth) ont été déplacés lors de la prise de gîte, et on a observé un brouillard provenant des ouvertures qui s'étaient produites au-dessus de la citerne 3 tribord, qui était vide, et du pétrole provenant d'autres citernes de cargaison à tribord. La Cour d'instruction bahamienne estimait que la gîte initiale avait été provoquée par une fracture de coque de la citerne 3 tribord causant la gîte rapide initiale, suivi d'une entrée par la cloison étanche entre les citernes 2 et 3 tribord, qui s'est traduite par un accroissement plus lent de la gîte.
Quand la gîte atteignit 20 degrés, le moteur principal et la chaudière auxiliaire s'arrêtèrent et d'autres avaries s'ajoutèrent incluant la destruction de l'embarcation de sauvetage tribord et le passage par-dessus bord d'un radeau de sauvetage gonflable. Le capitaine ordonna de déclencher l'alarme générale, fit activer la balise EPIRB installée sur l'aileron tribord de la passerelle et fit transmettre un message de détresse par VHF et INMARSAT C. Après le rassemblement à leur poste d'évacuation, les mécaniciens de l'équipage retournèrent dans le compartiment des machines et réussirent, à la troisième tentative, à remettre en marche le moteur principal, passé du fuel lourd au diesel-oil, mais n'essayèrent pas de remettre la chaudière en service à cause de la gîte. La chaudière fournissait la vapeur au guindeau, aux treuils d'amarrage et aux pompes de cargaison. Le capitaine avait deux options pour réduire la gîte. L'une était de transférer la cargaison de tribord à bâbord, mais ceci nécessitait la manipulation par l'équipage des vannes sur le pont à tribord, qui était maintenant balayé par la mer, ce qui aurait presque certainement causé des pertes et des blessures à l'équipage, et il n'y avait plus de vapeur pour les pompes. La seule option était de remplir par gravité les citernes latérales bâbord – le pont à bâbord n'étant pas autant exposé à la mer à ce moment-là. La gîte a été réduite à 5 degrés mais il fut établi ultérieurement par le second capitaine que cette action a eu pour résultat de faire monter les efforts tranchants et le moment fléchissant jusqu'à 105 et 121 pour cent du maximum permis en opérations normales. |