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Le Propeller Club de Paris organise chaque mois sur les Vedettes de Paris, port de Suffren, une conférence sur un sujet maritime. L'intitulé énigmatique de la conférence du lundi 22 mai : «Rendez-vous vers le futur à bord de la première DeLorean (1) des mers Plastic Odyssey», et la qualité du présentateur, Simon BERNARD, officier de la Marine marchande, diplômé de l'ENSM, m'avaient décidé à m'y rendre, d'autant plus qu'Alain Connan (2) , intéressé par la réalisation du catamaran de l'expédition m'avait vivement incité à l'y accompagner.
Ni l'un ni l'autre n'avons été déçus, subjugués à la fois par la personnalité du jeune conférencier et par l'ambition de son projet. Aussi avant d'entrer dans le vif du sujet, l'expédition Plastic Odyssey, nous allons tenter de découvrir les motivations et les réalisations de ce jeune et brillant élève de l'école de la marine marchande. |
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Président et fondateur d'Hydro Tech-2014, association pour la recherche et le développement de navires propres, Simon Bernard participe au challenge international Hydro Contest-2014, concours visant à concevoir les navires économes en énergie, en imaginant de nouvelles formes de carènes. Avec l'équipe Hydro Tech de Marseille, il créé le concept de navire Semi-Submersible à Sustentation (3S), et remporte le prix de l'innovation technologique. «L'idée du concept était de s'affranchir au maximum de la résistance de vague du navire en transportant la cargaison sous la surface de l'eau, dans une torpille, et l'équipage au-dessus de l'eau dans une nacelle», écrira-t-il dans la revue Jeune Marine.
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Il participe au défi Nomade des mers, un catamaran de 13 mètres transformé en laboratoire expérimental pour une expédition de trois ans autour du monde, dont l'objectif est de découvrir les innovations durables autour du monde.
L'eau potable n'étant pas encore produite à bord, il réfléchit à un prototype de déssalinisateur low-tech. Après un an de recherche, il parvient à mettre au point un prototype de déssanilisateur à la fois rudimentaire et efficace, permettant d'obtenir un litre d'eau potable à l'heure. Fin mars 2016, il rejoindra le bateau en Afrique pour 15 jours d'essais en conditions réelles. Reste maintenant à l'optimiser, l'idéal étant de le coupler à un concentrateur solaire. |
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En 2016, à 25 ans, élève de 5ème année, il est lauréat du projet Green Tech Verte Ecoles, lancé par la ministre de l'Ecologie et visant à sélectionner les innovateurs parmi les élèves du ministère, pour son projet Scan eat, un e-contrôleur individuel de la qualité de l'eau et de l'air et des aliments bruts (fruits, légumes). Cet e-contrôleur qui se présente sous la forme d'un petit boîtier de poche, permet de détecter et mesurer les pesticides contenus dans les aliments ainsi que les différents polluants contenus dans l'eau et dans l'air.
L'objet existe, mais pour qu'il fonctionne, il faut développer un algorithme. Lorsqu'il aura fini ses études, il bénéficiera d'un CDD de 12 mois pour développer son projet, épaulé par des experts, et d'un financement de 150 000 euros. |
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Une étude réalisée en 2016 par la fondation Ellen McArthur et soutenue par le Forum économique mondial nous révèle que 150 millions de tonnes de déchets plastiques polluent nos océans. La masse de ces déchets pourrait doubler d'ici 2050, au point d'affirmer qu'il y aura plus de déchets que de poissons. L'amoncellement de débris flottants – sacs, bouteilles, filets et autres emballages – transforment progressivement les milieux océaniques en véritables décharges à ciel ouvert.
Bouteilles et sacs jonchent les fonds marins et les plastiques les plus résistants, notamment le polyéthylène, mettent plusieurs siècles à se dégrader. Ils risquent à terme de détruire des écosystèmes marins, faisant des poissons leurs premières victimes. Face à ce constat alarmant, il existe une quantité de projets de récupération du plastique à la surface de l'eau. Mais l'enjeu est ailleurs, seulement 1 % du plastique flottant en mer est récupérable, nous révèlent les scientifiques. «Il faut traiter le problème à la source», affirme Simon Bernard, c'est-à-dire nettoyer les côtes et arrêter la «fuite» des matières plastiques, estimées à 80 % d'origine terrestre. |
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L'automobile de «Retour vers le futur» Alain Connan participe avec le célèbre architecte naval Marc van Peteghem à une étude sur les transports maritimes à la voile en Polynésie française (projet de navire EMC 150). Elève au «Westminster Adult Education College», il est titulaire du «Cambridge Certificate of Proficiency in English» |