La nécessité de continuité de liaisons de réseaux de chemins de fer au-delà des séparations maritimes est apparue dès le XIXème siècle dans tous les cas où un bras de mer était trop important pour franchir celui-ci par un pont. Elle a conduit les réseaux de France et de Grande-Bretagne à créer des flottes pour assurer leur raccordement. |
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Ainsi la SNCF a-t-elle, à sa création en 1938, pris en charge la flotte, née en 1856, de l'ancien réseau de l'État assurant la ligne Dieppe-Newhaven, et celle, née en 1896 de la Compagnie du chemin de fer du Nord, qui assurait le franchissement du Pas-de-Calais.
Les services hérités des anciens réseaux par la SNCF avaient été interrompus par la guerre et ils furent ensuite réorganisés à son terme avec la création, en 1948, de l'Armement Naval chargé d'assurer la direction des activités maritimes de l'entreprise. En 1969, la SNCF et British Railways regrouperont leur activité sous la dénomination de Sealink. En 1990, l'Armement naval de la SNCF devient la SNAT (Société Nationale d'Armement Transmanche) dont la création va entraîner la naissance d'une société propriétaire des navires (SPN). Son capital est détenu pour 51% par un GIE Transmanche et pour 49% par la compagnie Sealink British Ferries, ensuite reprise par l'opérateur suédois Stena Line. |
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Le détroit du Pas-de-Calais est le plus fréquenté du monde après celui de Malacca (Malaisie) et représente environ 20% du trafic mondial. Compte tenu de la densité du trafic et du nombre de passagers transportés chaque jour, les opérateurs de transmanche sont tenus d'exploiter des navires très performants, répondant à toutes les normes de sécurité internationales.
A ses débuts, SeaFrance armait une flotte composée de 3 puis 4 ferries (les SeaFrance Cezanne, Renoir, Manet, Monet), et d'un fréteur (le SF Nord-Pas-de-Calais). Elle se séparera du SF Monet en 2000. En 2001, l'entrée en flotte du SF Rodin, et en 2005 celle du SF Berlioz, deux navires puissants de 53 000 CV, parfaitement adaptés aux exigences de la ligne, capables de transporter 1 900 passagers et 700 voitures, a contribué au renouvellement d'une flotte vieillissante. Mais Seafrance se trouve alors disposer d'une flotte manifestement en surcapacité avec 6 navires dont un fréteur alors que la part de marché qu'elle est susceptible de capter n'en nécessite que 5. |
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Malgré ces efforts, le succès de My Ferry Link sur le détroit reste un challenge difficile. La nouvelle compagnie va se trouver dans un marché d'autant plus concurrentiel que la capacité offerte sur le détroit a évolué depuis l'an dernier. Louis Dreyfus Armateurs (LDA), qui a recruté 123 personnes d'ex-Seafrance, s'est en effet allié au groupe danois DFDS pour constituer DFDS-LD Lines qui exploite 3 navires sur la ligne Dunkerque-Douvres (dont l'ex-SeaFrance Molière devenu Dieppe Seaways, après être resté inactif plus d'un an) et 2 autres navires, le Deal Seaways et le Norman Spirit, sur la liaison Calais-Douvres. My ferry Link retrouvera aussi en face d'elle, P&O Ferries, qui reste le principal opérateur sur le détroit, avec ses 2 géants Spirit of France et Spirit of Britain, capables de transporter chacun 2000 passagers, 1000 voitures ou 170 camions et 195 voitures. |