Les Liberty ships sous pavillon français
Abbeville (ex John Trumbull, 1943), Chargeurs Réunis 1946 (Extrême-Orient), vendu en 1960 à la ZIM il reçoit un moteur à la place de sa machine alternative et une énorme cheminée, comme l'Auray, le Caen et le Sein (puissance 4 260 CV à 430 t/m, déplacement 14 000 t, vitesse 13 nds, consommation réduite des 2/3). Vendu aux Bahamas en 1961 (pavillon anglais), puis à un armement birman. Démoli en 1970 à Hong Kong. Argentan (ex Gabriel Franchere 1943), un de nos premiers Liberty, livré à la Cie Générale Transatlantique en 1946 (Lieutenant H. de Lacroix de la Valette 1947), puis Société Delmas-Vieljeux en 1954 (Cdt Luc Monfort), démoli en Espagne en 1971. Auray (ex Urih M. Rose 1944), Cie Générale Transatlantique en 1947 (Cdt Gouge puis Cdt Traizet), Messageries Maritimes 1949 (Cdt Le Guyader), vendu en 1961 à la ZIM, puis à un armement Bahamas en 1964, démoli à Bilbao en 1971. Avranches (ex Tecumseh 1943), Cie Générale Transatlantique 1946, il est en 1957 un des tout premiers Liberty à transporter des voitures Renault vers les USA. Repris en gérance par la Caennaise en 1964, il est le premier navire de plus de 10 000 t à entrer dans le port de Caen. Vendu à un armement italo-panaméen en 1966, démoli à Split en 1970. Baccarat (ex Goodnight 1944), Chargeurs Réunis 1944 pendant 7 ans, puis pavillons Honduras, Libéria, démoli en 1968 au Japon. Bastia (ex Andrew Carnegie 1942), Cie Fraissinet en 1946, affrété en 1950 par les Messageries Maritimes, désarmé à Toulon en 1962, démoli à La Seyne en 1963 (seul Liberty démoli en France). Bar le Duc ex Lisieux, Chargeurs Réunis de 1952 à 1953 (voir Lisieux) Bayeux (ex Mello Franco 1944), Cie Générale Transatlantique en 1946 (dernier Liberty armé par la Transat), passe à la CAT en 1959 (transport de voitures), affrété par Delmas-Vieljeux en 1964, rendu à l'Etat en 1965 et vendu à un armement suisse sous pavillon libérien, démoli en Espagne en 1969. Beauvais (ex John Lawson 1943), Cie Générale Transatlantique 1946, un des rares Liberty français à posséder un radar avec le Calais, le Sein et le Belfort. Acheté en 1951 par la Sté Méthane, géré par la Cie Nantaise des Chargeurs de l'Ouest, pour être transformé en méthanier, opération délicate, complexe et dangereuse, démoli en Espagne en 1967. Belfort (ex John Grier Hibben 1943), Chargeurs Réunis en 1947 pendant 19 ans, désarmé au Havre en 1966, acquis par une Sté marocaine en 1967, et démoli au Japon la même année. Bernières (ex John Harvard 1942), Cie Générale Transatlantique 1947, puis Sté Navale Delmas-Vieljeux en 1954, considéré comme perte totale à la suite d'un échouage dans le canal de Vridi en 1963, il est démoli aux Pays-Bas la même année. Boulogne sur Mer (ex William B. Giles 1942), Chargeurs Réunis 1946 (Extrême-Orient, COA), désarmé au Havre 1964, vendu à un armement monégasque, bat pavillon panaméen en 1966, démoli la même année à Taïwan. Brest (ex John Mac Lean 1942), Cie Générale Transatlantique 1947, cédé aux Messageries Maritimes en 1949 (Indochine puis en 1958, transport de charbon USA/France et transport de voitures France/USA), pavillon panaméen en 1960, démoli à Taïwan en 1970. Briançon (ex John Colter 1943), Messageries Maritimes 1947, puis Transat en 1960, pavillon libanais en 1961, démoli à Shanghai en 1967. Caen (ex Andrew Pickens 1943), Sté Navale Caennaise 1947, vendu à la Zim en 1961, puis à une Cie de Nassau en 1964, puis à un armement grec en 1970, démoli à Bibao en 1971. Calais (ex George H. Dern 1942), Chargeurs Réunis en 1947, transport de troupes à la fin de la guerre d'Indochine puis COA en 1950, vendu à un armateur grec en 1959, il est démoli à Taïwan en 1969. Cavalaire (ex John S. Bassett 1943), Sté Générale de Transports Maritimes à Vapeur de Marseille en 1947, démoli au Japon en 1964. Cernay (ex Jacob H. Gallinger 1941), Chargeurs Réunis en 1946, puis confié à la Cie Fraissinet-Fabre de 1955 à 1958, désarmé il est vendu au Liban en 1960, échoué puis cassé en deux en Inde en 1967, l'épave est démolie à Bombay en 1969. Cherbourg (ex Moser Austin 1943), Cie Générale Transatlantique en 1947 (lt Lacroix de Lavalette 1949), rendu à l'Etat en 1954, il passe sous pavillon libérien puis grec, démoli en 1969 à Whampoa, Chine populaire. Colmar (ex William T. Sherman 1942), armement SNCF en 1947, puis Nouvelle Cie Havraise Péninsulaire en 1950, cédé en 1960 à la Sté Navale Delmas-Vieljeux, il est désarmé à Marseille en 1971 et démoli en 1972 en Espagne. Courseulles (ex Willet M. Hays 1944), Cie Générale Transatlantique 1947, puis affrété par Delmas-Vieljeux en 1961 et transféré à la Sté Maritime Nationale la même année, il est démoli à Hambourg en 1962. Coutances (ex Katherine L.Bates 1944), Cie Générale Transatlantique en 1947, rendu à l'Etat en 1954 et vendu au groupe Chandris sous pavillon libérien, passe sous pavillon grec en 1967, démoli en 1969 à Taïwan. Dieppe (ex Robert Treat Paine 1942), Cie Générale Transatlantique en 1947, rendu à l'Etat en 1954 il est vendu au groupe Goulandris Bros sous pavillon libérien, après échouage en 1964, il est vendu à Rotterdam et démoli aux Pays-Bas. Domfront (ex Edward E. Hale 1944), Cie Générale Transatlantique en 1947, début 1964 il est affrété par la Delmas puis par la Défense nationale, rendu à l'Etat en 1965 il est vendu avec équipage français à la Sté Monégasque de Transports Maritimes au prix de 142 000 $. Acheté en 1966 par des démolisseurs japonais, il est démoli en 1967 à Hiroshima. Epinal (ex Josiah Parker 1942), Sté Nationale d'Affrètement 1947, puis passe à la Cie Corblet du Havre (Cie Havraise de Navigation à Vapeur)) en 1950, désarmé à Port de Bouc en 1962 et démoli au Japon en 1964. Falaise (ex Carl G.Barth 1944), Cie Générale Transatlantique 1947, rétrocédé en 1948 aux Messageries Maritimes, passe en 1961 à la Sté A. Goldschmidt (avec une gérance technique de Fraissinet-Fabre), désarmé en 1962 au Havre, démoli en Espagne en 1963. Gérardmer (ex Henry L. Grantt 1944), Chargeurs Réunis 1947 (Cdt Ory), transformé en transport de troupes en 1949 pour la guerre d'Indochine, ensuite COA. Désarmé en 1962 et démoli à Bruges en 1963. Gien (ex Thomas Clyde 1943), réquisitionné par la War Shipping Administration, donné en gérance à l'armement Moore Mac Cormak Lines Inc. Il effectue de nombreux convois en Atlantique en 1943 (Cdt George B. Blanthern), puis en 1944 navigue au tramping (Cdt Patrick J. Mac Mahon) puis effectue des rotations USA/Europe en 1946 (Cdt Lloyd M. Gones). Désarmé à Mobile en 1947, il est cédé au gouvernement français qui le donne en gérance à l'armement Louis-Dreyfus, toujours en tenue de guerre (armement, blindage…) et sera transformé en navire «civil». A l'inverse de beaucoup d'autres Liberty français, la passerelle de navigation n'est pas transformée en salon pour le commandant. Les trois sabords sur le fronton du château sont remplacés par cinq fenêtres, on y voit mieux… le premier commandant s'appelle Louis Leterrier (qui avait fait toute la guerre dans les convois Transatlantiques). Il effectue plusieurs tours du monde avec du divers, puis du vrac avant d'être aménagé en 1958 en transport de voitures Renault pour la CAT (Cdt Alexandre). Jusqu'en 1960, il transporte des voitures (Cdt Alfred Rouffreteau, subrécargue le Cdt Olmi, bien connu à la Transat (sa cabine transformée en véritable chantier naval miniature, il construit une maquette du Firecrest, le voilier d'Alain Gerbault). Vendu à un armement libanais en 1961, il s'échoue dans le détroit des Dardanelles, et se casse en deux, c'est une perte totale. Grandcamp (ex Benjamin B. Curtiss 1942), Cie Générale Transatlantique 1946. A la mi-avril 1947, il est accosté dans la darse nord du port de Texas City, où les Américains ont entreposé dans les hangars attenants du nitrate d'ammonium. Le 16 au matin, 2 300 tonnes de ce nitrate ont été embarquées. On ignore alors les dangers du nitrate d'ammonium. Vers 8 heures un incendie important se déclare, l'équipage tente de l'éteindre à l'aide d'extincteurs puis du système d'extinction à la vapeur. Une partie de l'équipage étant descendu à terre, les pompiers arrivent, déroulent des tuyaux et montent à bord. Une foule considérable, attirée par l'incident et la fumée rouge qui s'élève au-dessus du navire, s'amasse sur les quais, en particulier les employés de l'usine Monsanto Chemical Co, située à quelques dizaines de mètres. Peu après 9 heures, les panneaux de la cale IV sont soufflés et des sacs de nitrate en feu, propulsés au-dessus du bateau comme dans un feu d'artifice, retombent sur les hangars. La chaleur et la fumée obligent les pompiers à descendre sur le quai. A 9 h 12 le bateau explose dans une déflagration exceptionnelle. Du Grandcamp il ne reste rien, si ce n'est l'arbre de couche posé sur le bassin. Une de ses ancres est propulsée à trois kilomètres de distance. Les bâtiments et les hangars sont rasés. La darse se vide d'un seul coup, ce qui crée en retour un mini-raz-de-marée lorsque la mer réintègre le bassin et une vague énorme « nettoie » ses abords, emportant morts, blessés et miraculés. Dans une darse adjacente, un autre Liberty ship, le Wilson B. Keene, coule à quai, détruit à 80%. Un cargo qui venait de charger du fertilisant, le High Flyer, brûle et finira par exploser. Durant six jours, des incendies dramatiques, par une réaction en chaîne incontrôlable, se développeront à travers la ville et la zone industrielle de Texas City. Il y aura 600 morts et plus de 3 000 blessés. Du Grandcamp, il y aura sept rescapés, dont trois, le charpentier et deux matelots, ont trouvé involontairement le salut en se rendant au café du coin. Etrange coïncidence, le commandant Charles de Guillebon avait été officier de sécurité à bord du paquebot Normandie, et connaissait très bien les problèmes d'incendie à bord des navires. Le second capitaine André Matarguil avait navigué sur de nombreux navires qui ont connu des incidents plus ou moins graves dont des incendies. L'officier mécanicien de 2e classe Max Métais avait dû évacuer le cargo Louisiane, attaqué au canon et coulé par un sous-marin allemand à l'automne 1939. Granville (ex Joseph J. Kinyoun 1944), Cie Nantaise des Chargeurs de l'Ouest 1946 (Cdt Arbeille). En 1952, en Manche par brume épaisse il aborde le cargo belge Mahenge qui coule rapidement. Désarmé en 1958, il est vendu au Liban (pavillon libérien). Il s'échoue en 1966 à Buffalo Rock en Indonésie, et est désarmé à Singapour. En 1968, il est envoyé à Hong Kong pour démolition. Grenoble (ex Henry George 1942), Messageries Maritimes 1946, affecté plus particulièrement sur la ligne de l'Indochine. En 1951 il est abordé sur l'Escaut par le Liberty américain North Beacon. Il fréquentera par la suite la ligne de l'océan Indien. En 1961, il est vendu sous pavillon panaméen et sera démoli à Taiwan en 1968. Hyères (ex Benjamin R. Milam 1943), Sté Générale des Transports Maritimes à Vapeur de Marseille 1947 (lignes golfe du Mexique, Antilles). Désarmé en 1959, vendu en 1960 à un armement helvéto-libérien, puis en 1964 à un armement uruguayen, démoli en 1968 en Espagne. Isigny (ex Ezra Cornell 1943), Cie Générale Transatlantique pour trois ans en 1947, puis Chargeurs Réunis en 1950 (Sd capitaine J.Schirmann 1959) où il effectue des voyages réguliers sur la côte d'Afrique, à l'exception de l'Indochine en 1954 (évacuation du Tonkin). Vendu en 1965 à des Grecs, il prend eau à l'ouest de la Namibie en 1967, et coule après une explosion dans la cale III. La Pallice (ex Anne Bradstreet 1943), Sté Navale Delmas-Vieljeux en 1947, qui l'emploie pendant vingt et un ans sur la côte occidentale d'Afrique. Désarmé en 1968, il est démoli à Hambourg l'année suivante. La Rochelle (ex Samuel de Champlain 1943). Faisant partie des 13 Liberty américains frétés coque nue, la prise en charge par un équipage français a lieu en août 1945. Il gardera son nom américain sous pavillon français, et ne sera cédé à la France que fin 1946, faisant toute sa carrière à la Delmas-Vieljeux (COA). Désarmé à Nantes en 1967, il sera démoli à Kaohsiung en 1968. Le Havre (ex William M. Eastland 1943). Cédé à la France fin 1946, devient Le Havre en 1947. Il naviguera pour la Nouvelle Cie Havraise Péninsulaire sur la ligne de l'Océan Indien, et sera rebaptisé en 1948 Ville du Havre (Cdt CLC Thomas, qui reçut la médaille d'honneur de la ville du Havre). En 1959, la gérance passe à la Compagnie Havraise de Navigation à Vapeur Corblet qui lui redonne son premier nom de Le Havre. Pour son premier voyage sur la COA, il est affété par la Sté Navale de l'Ouest, puis par Delmas-Vieljeux pour le second, et enfin par Corblet. Désarmé en 1962, il porte en 1964 les couleurs de la Cie Fabre-Fraissinet. Vendu à un armement uruguayen en 1967, démoli à Shanghai en 1969. Le Lavandou (ex John N. Robins 1943), Sté Générale des Transports Maritimes (SGTM) 1947, puis Sté des Transports Océaniques (CTO) 1948, sous affrètement des Chargeurs Réunis (COA et ligne d'Indochine). En 1955, remis à la Cie Fraissinet-Fabre (ligne Méditerranée/golfe du Mexique et ligne Méditerranée/AOF). Désarmé en 1963, vendu à un armement panaméen, il est démoli au Japon en 1964. Les Andelys (ex Edward N. Hinton 1945), Sté Navale de l'Ouest 1946 (COA), vendu en 1954 au groupe Goulandris Bros (pavillon panaméen), il est affrété en 1958 par la CAT pour transport de voitures Renault vers les USA, démoli en 1969 au Japon. Les Glières (ex Royal S. Copeland 1944), Messageries Maritimes 1946, (Cdt Rigault en 1955), vendu à la Grèce en 1955 (pavillon panaméen), démoli en 1968 à Kaohsiung. Le Verdon (ex Victor Herbert 1943), Delmas-Vieljeux 1947 puis CTO en 1948 et Messageries Maritimes en 1952 (lignes Extrême-Orient). Le 27 juillet 1957, lors de la manœuvre de sortie de Calais, il heurte le remorqueur de l'avant qui coule aussitôt (mort de deux hommes). Désarmé à Brest, il sera démoli en Allemagne en 1963. Lisieux (ex William Peffer 1944), Cie Générale Transatlantique 1947, puis Chargeurs Réunis en 1949 (COA). En 1952, il change de nom pour celui de Bar le Duc, le nom de Lisieux étant attribué à un ferry de la SNCF. En 1954, vendu à l'Italie (pavillon libérien puis uruguayen). Vendu à des démolisseurs de Shanghai en 1969. Lorient (ex Thomas Hill 1943), Sté Nantaise des Chargeurs de l'Ouest 1946, puis Sté Navale Caennaise en 1953. Désarmé à Brest de 1958 à 1960, il est vendu à l'armement grec A.Hlacoussis en 1961 et coule en 1962 au large des Philippines à la suite d'une voie d'eau. Lyon (ex Allen G. Collins 1945), Tout de suite frété neuf à la France, il navigue avec un équipage français de la Cie d'Orbigny, gardant son nom américain, chargeant du charbon pour l'Europe. En janvier 1946, mouillé sur rade de Gibraltar, il subit une tornade qui le fait s'échouer sur une plage espagnole au nord d'Algésiras où il restera au sec pendant 19 jours. Fin 1946, il est définitivement cédé au gouvernement français et donné en gérance à la Cie d'Orbigny (ligne Europe/Amérique du Sud). Vendu en 1954 à l'armement gréco-colombien Conlouthros (pavillon libérien), il perd son gouvernail au large d'Ouessant. Sous le même pavillon mais appartenant à un autre armement, il s'échoue en 1965 sur la côte occidentale de la Nouvelle-Calédonie. Perte totale. Marseille (ex Sherwood Anderson 1943), Cie Cyprien Fabre 1946 (ligne golfe du Mexique), affrété par les Messageries Maritimes en 1951 pour un voyage sur l'Indochine, puis en 1953 pour 9 mois par une cie brésilienne. Désarmé en 1959, il est vendu à la Sté Blessing, battant pavillon libanais. Il perd son hélice en mer d'Oman en 1962. Remorqué à Bombay puis à Naples où il sera désarmé. Démoli en 1964 à Valence. Montbéliard (ex James Devereux 1944), Chargeurs Réunis 1947, transformé en trooper en 1949 en vue de son utilisation sur l'Indochine (installations démontées en 1952), puis COA après 1955. Désarmé en 1964, il est rendu à l'Etat. Vendu à un armement grec en 1966, il s'échoue en 1967 aux environs du canal de Kiel. Vendue, l'épave est démolie en 1968 en Allemagne. Mortain (ex Stephen Johnson Field 1942), Cie Générale Transatlantique en 1947, puis Messageries Maritimes en 1948 (Japon, Chine, Indochine, océan Indien). Désarmé en 1960, la gérance est reprise par la Sté Goldschmidt, qui en confie la gérance technique à la Caennaise. A partir de 1962, la gérance passe à la Transat. Désarmé en 1963, il est vendu à l'Inde, puis à un armement grec en 1965 (pavillon chypriote), il sera démoli en 1968 en Chine. Nantes (ex William S. Young 1943), aménagé en trooper par les Américains, Messageries maritimes 1946, (transporte des troupes à Madagascar, Indochine, Nouméa…) puis transformé en charbonnier. Désarmé et rendu à l'Etat en 1960, vendu aux West African Carriers Corp. de Lugano (pavillon libérien), il s'échoue en 1964 au large du cap des Palmes au Libéria par suite d'une voie d'eau, perte totale. Oradour (ex Sara Teasdale 1943), UIM 1947, puis affrété par les Messageries Maritimes en 1948, désarmé en 1958, vendu en 1960 au Liban puis aux Grecs et enfin au Libéria. Il coule en mer d'Oman en 1966 par suite d'une voie d'eau. Orléans (ex George Rogers Clark 1943), Dreyfus en 1947 où il naviguera pendant 13 ans, puis Sté navale caennaise. En 1961, il sert d'entrepôt flottant à Hambourg puis à Londres. Désarmé en 1962, il est démoli à Hambourg en 1963. Ouistreham (ex Robert R.Rendall 1943), frété coque nue à la France dès 1945 (équipage et pavillon français), Sté Navale Caennaise en 1946, puis Messageries Maritimes de 1953 à 1955, et Cie Dreyfus qui le garde cinq ans et le cède à la Sté A. Goldschmidt sous gérance de la Sté Maritime Nationale. Sous-affrété en 1963 à Delmas-Vieljeux. Désarmé en 1968, il est revendu en 1969 à un armement chypriote. Démoli à Shanghai en 1970. Oyonnax (ex Wilbur O. Atwater 1941), se trouve aux Philippines pendant la guerre du Pacifique où il subira 165 attaques aériennes. Dernier Liberty vendu par les Américains à la France, il remplace le Grandcamp. Messageries Maritimes en 1948 (Cdt Millo), destiné aux lignes d'Extrême-Orient (rapatriement de Viêt minh, évacuation du Tonkin en 1954). Désarmé en 1959, vendu au Libéria en 1960, puis à un armement chypriote en 1965. Démoli à Shanghai en 1968. Plouharnel (ex Robert Jordan 1941), Cie Générale Transatlantique en 1947, puis Chargeurs Réunis en 1949 (COA et Indochine), Nouvelle Cie Havraise Péninsulaire en 1952 (océan Indien). A nouveau Transat en 1960 pour être affecté au transport de voitures. Il ne sera pas aménagé pour ce genre de transport, désarmé à Nantes et démoli en Espagne. Pont Audemer (ex Harold H. Brown 1945), frété coque nue à la Transat en 1945 (équipage et pavillon français), devient propriété du gouvernement français en 1946 et donné en gérance à la Cie Générale Transatlantique. Il connaîtra une succession de drames : décès du commandant puis du chef mécanicien, hospitalisation de deux commandants… Il passe à la CAT en 1959, qui l'aménage en transport de voitures. Désarmé la même année, il est remis en service sous les couleurs de la Cie Fraimer (tramping). Désarmé à Toulon en 1962, vendu en 1964 à un armement monégasque, puis à un armement italien (pavillon panaméen) en 1965. Démoli en Espagne en 1966 où il a été remorqué après que l'équipage l'ait abandonné à la suite d'une explosion dans la machine. Pont L'Evêque (ex Ernest Leroy Dawson 1945), frété coque nue à la Transat en 1946 puis donné en gérance (1er commandement d'H. Lacroix de Lavalette en 1957). En 1959, il est adapté au transport de voitures Renault et utilisé dans ce rôle jusqu'en 1960, où ses nouvelles installations sont transbordées sur le Troarn. Il passe alors sous gérance de la Cie Corblet, puis en 1963 sous la gérance de Delmas-Vieljeux. En 1967, en plein Atlantique, un officier réussit l'opération très périlleuse de l'extraction d'une écaille de rouille dans la cornée d'un matelot. Désarmé en 1971 et rendu à l'Etat, il sera démoli en 1972 en Espagne. Il aura été le dernier des 76 Liberty à avoir été exploité sous pavillon français pendant vingt-six ans et demi. Port en Bessin (ex William H. Lane 1945), frété coque nue en 1946 par la Transat puis donné en gérance. En 1959, transformé en transport voitures Renault, il détient à ce moment-là le record de voitures embarquées (1 088). Rendu à l'Etat en 1962, il aura parcouru sous les couleurs de la Transat 670 000 milles et transporté 597 500 t de produits les plus divers, ciment, phosphate, potasse, engrais, cuivre, nitrate, coton, sucre, produits métallurgiques. Désarmé la même année, il est vendu à un armement monégasque, mais le navire reste à quai. En 1963, il est vendu à Delmas-Vieljeux (il sera le seul Liberty appartenant en propre à sa compagnie, les autres appartenant à l'Etat qui les donne en gérance). Acheté en 1967 par un armement danois, il est revendu à un armement de Nicosie (pavillon chypriote) et sera démoli à Shanghai en 1968. Robert Espagne (ex F.A.C. Muhleberg 1942), Chargeurs Réunis 1947, puis affrété en 1948 par la CTO (COA, côte est Amérique latine, Indochine). Rendu en 1954 aux Chargeurs Réunis (COA), il devient libanais en 1961. Après échouage en 1966 dans le delta du Gange, il est démoli à Osaka. Rochefort (ex John Chandler 1941), Delmas-Vieljeux 1947, où il naviguera pendant plus de 20 ans (COA). Il participe en 1966 au sauvetage de l'Aquitaine de la même compagnie échoué à Cotonou. Désarmé en 1970, il passe sous pavillon chypriote et est démoli à Kaohsiung en 1971. Rouen (ex George G. Meade 1942), en mars 1943, attaqué par un sous-marin allemand en Atlantique sud, il est endommagé par une torpille mais ne coule pas. Cie Générale Transatlantique en 1947. En 1948, au Havre une explosion à la suite d'un incendie dans une cale oblige les secours à noyer la cale, à la suite de quoi le navire alourdi par l'eau s'échoue au pied du quai. Il s'échouera en Gironde (brume) en 1949, et dans le port de Los Vilos au Pérou en 1951. Vendu en 1953 au groupe Goulandris (pavillon libérien puis grec), il est livré à la casse à Kaohsiung en 1969. Royan (ex Horace H. Lurton 1943), Delmas-Vieljeux en 1946 (COA pendant 21 ans). Désarmé en 1967, il est vendu à la démolition pour être démoli à Shanghai en 1968. Saint-Dié (ex Isaac I. Stevens 1944), Chargeurs Réunis en 1947 (COA, Indochine). Vendu en 1965 à un armement new-yorkais (pavillon libérien), il est démoli au Japon en 1966. Sainte-Mère Eglise (ex Stephen Girard 1942), Cie Générale Transatlantique en 1947 (transport de rhum des Antilles), il passe aux Messageries Maritimes en 1949 (en 1957, incendie dans les lacs Amers). En 1961, il passe sous la gérance de la Sté Goldschmidt qui confie la gérance technique à la Caennaise (grand tramping). Désarmé en 1962, il est acquis par un armement monégasque. Racheté par un armement finlandais en 1963, il sera démoli à Kaohsiung en 1968. Saint-Lô (ex James Buchanan 1943), navigue pendant la guerre dans le Pacifique sud (Guadalcanal) puis dans le Pacifique ouest. Cie Générale Transatlantique en 1947 (ligne des Antilles). En 1957, il transporte des voitures Renault, la Transat ayant créé une Sté conçue pour ce marché, la Foncière, qui deviendra la CAT et l'aménagera en conséquence. Sur l'initiative de deux commandants, Etève (surnommé le père éternel) et Bourhis, la Transat fait installer en 1959 un système de faux-ponts «volants» (imaginé par les allemands) pour le transport des voitures. Celui-ci présentera néanmoins quelques problèmes notamment des difficultés de gouverne par gros temps, et lors de la manutention. Pendant deux ans et demi le trafic ralliera la France à la côte est et à la côte ouest des Etats-Unis et les Grands lacs. En 1959, le trafic s'effondre du côté américain de façon catastrophique. Désarmé en 1960 et rendu à l'Etat, la gérance passe à la Sté Goldschmidt, la gestion technique revenant à la Transat (grand tramping international, tour du monde). Désarmé en 1963, il est vendu à un armement panaméen puis à un armement chypriote en 1967. Il sera démoli à Shanghai en 1968. Saint-Malo (ex James W. Fannin 1943), Cie Générale Transatlantique en 1947 (ligne Amérique du Nord). Il connaîtra de nombreuses mésaventures, désarrimage de la cargaison par mauvais temps, heurt d'enrochements à Dunkerque, échouage dans l'Escaut, insuffisance de vivres et de charbon destiné à la cuisine lors d'une traversée de l'Atlantique de 26 jours par gros temps… En 1958, il est aménagé pour le transport de voitures et passe à la CAT. Désarmé en 1960, il subit le même sort que le Saint-Lô. En 1963, il bat pavillon grec puis en 1964 pavillon panaméen et de nouveau pavillon grec en 1966. La même année il s'échoue sur les Sisters Rocks au large d'Halifax. Abandonné, il se brise en deux, perte totale. Saint-Marcouf (ex John Robert Gordon 1945), armé dès cette date par la CGAM, il passe en 1946 à la Cie Générale Transatlantique. En 1949, il est affrété par la Nouvelle Compagnie Havraise Péninsulaire, puis cédé en 1950 aux Messageries Maritimes. En 1954, il participe au ravitaillement des îles Kerguelen. La même année il est drossé sur la jetée ouest de Dunkerque et doit passer sur le dock. En 1959, il devient libérien, et s'échoue en 1963 près de Barcelone. Il est démoli à La Spezia. Saint Nazaire (ex Emma Willard 1943), transport de troupes et de prisonniers, il passe en 1947 aux Messageries Maritimes (lignes d'Extrême-Orient dont l'Indochine). Transformé en 1958 pour embarquer du charbon des USA vers la France, et des voitures Renault sur le trajet inverse. Navire sans histoire, il est désarmé en 1959, vendu en 1961 à un armement grec. Il sera démoli à Hong Kong en 1968. Saint-Tropez (ex John A. Dix 1943), Cie Cyprien Fabre en 1946, après que des travaux de remise en état aient été réalisés par les Américains (modification de la passerelle de navigation…). Affecté à la ligne Marseille/USA, la gérance passe à la Cie Fraissinet en 1953 (COA). Désarmé en 1958, il est acheté par le groupe Chandris en 1960 (pavillon libérien). Il sera démoli en 1968 à Taiwan. Saint-Valéry (ex George W. Campbell 1943), Cie Générale Transatlantique 1947 puis Messageries Maritimes en 1949 (son nom est modifié en Saint-Valéry en Caux). Quelques mésaventures : échouage en rade de Dunkerque, cargaison en feu à Singapour, abordage à Djibouti, endommagement de l'hélice sur les Grands Lacs. Désarmé en 1962, il est vendu à un armement yougoslave (pavillon libanais) à un prix défiant toute concurrence, il aurait été le moins cher de tous les Liberty vendus. Démoli en 1967 à Hong Kong. Sein (ex James Moore 1943), un des rares Liberty à avoir un radar. Cie Générale Transatlantique en 1947 durant 13 ans. En 1952, après avoir heurté la jetée de Dunkerque, il endommage son hélice contre le quai et crève un ballast. En 1958, il transporte pour le compte de la Défense nationale des animaux sauvages à destination de Fort de France. En 1959, il passe à la CAT (transport de voitures, voir supra). Désarmé en 1960, il est vendu à la Zim qui l'équipe d'un moteur à la place de la machine alternative (voir l'Abbeville). Il passe ensuite à un armement des Bermudes, sous pavillon britannique, puis sous pavillon libérien en 1966. Acquis par un armement chypriote en 1970, il est démoli à Split en 1971. Sète (ex Oliver Westover 1945), livré neuf à la France alors que la guerre se termine (équipage Cie Paquet), Cie Cyprien Fabre en 1946 (COA). En juin 1956 participe au sauvetage de l'Aquitaine (voir à Rochefort). En 1964, la Cie Fabre Fraissinet devient Fabre SGTM. Après un court affrètement aux Chargeurs Réunis en 1967, il est désarmé et revendu à un armement de Monaco. Démoli à Hirao en 1968. Strasbourg (ex John B. Lennon 1943), Société Nationale d'Affrètement (SNCF) en 1947. En août 1948, la gérance passe à la CTO (grand tramping). En 1952, il est affrété par les Messageries Maritimes qui en font l'acquisition en 1955 pour des raisons diplomatiques vis-à-vis de la Chine populaire. Vendu en 1959 au Liban, il est démoli en 1968 au Japon. Toulon (ex William L. Sublette 1943), Société Maritime Nationale en 1947 (tramping) pendant 19 ans. Affrété en fin de carrière par Delmas-Vieljeux, il heurte en 1965 les ducs d'Albe de Calais. Désarmé et démoli à Bilbao en 1966. Troarn (ex Robert M. La Follette 1943), Cie Générale Transatlantique en 1948 (Cdt P. Bourhis), USA, Antilles Pacifique Sud (Cdt H. Lacroix de Lavalette en 1959). Perd son hélice en 1960, par gros temps, non loin des côtes américaines. Désarmé au Havre en 1962, il sert de silo flottant pour le stockage de grains. Vendu en 1965 à une Sté grecque (garde son pavillon français). Endommagé en 1971 par un bombardement dans le golfe du Bengale (conflit Inde/Pakistan), il y aura un mort et plusieurs blessés. Démoli à Kaohsiung en 1971, il sera celui des 76 Liberty qui sera resté en service le plus tard. Il aura parcouru 670 000 milles, transporté 665 000 tonnes de fret. Trun (ex Meyer Lissner 1943), Cie Générale Transatlantique 1947), lignes des Amériques pendant plus de 12 ans. Transformé en 1959 en transport de voitures Renault pour la CAT. Vendu au Liban en 1960, démoli au Japon en 1968. Turckheim (ex Elias Reisberg 1945), il est l'un des tout premiers Liberty frétés à la France (loué coque nue) alors que la guerre n'est pas terminée (équipage français des Chargeurs Réunis, état-major comprenant le commandant Jean Floury, quatre CLC et un LC). Un équipage militaire continue de servir les deux canons et les mitrailleuses de bord. Il est le premier cargo de ce type, battant pavillon américain, à faire escale au Havre où il est reçu par René Mayer, ministre des transports, et Gustave Anduze-Faris, secrétaire général de la marine marchande. Il est livré à la France en 1946 (lignes France/Amérique du Nord/ Afrique puis COA). Transformé en 1949 en transport de troupes (Indochine). Après la guerre d'Indochine, de nouveau la COA. Désarmé en 1966, démoli à Hambourg en 1968. Valognes (ex Hart Crane 1944), Cie Générale Transatlantique 1946, lignes Antilles et Pacifique. Vendu en 1955 à un armement italien en 1955, démoli en Italie en 1965. Vercors (ex Benjamin H. Latrobe 1942), loué coque nue à la France en 1945, Messageries Maritimes en 1946, lignes Asie du Sud-Est, Australie, Pacifique). Indochine en 1947, il transporte des militaires bien que n'étant pas un trooper (manque de confort pour les soldats). Ravitaillement des Kerguelen en 1951. Passe en 1961 sous pavillon de l'armement marseillais Fraimer (alliance Fraissinet/Goldschmidt). Désarmé en 1963, il devient libérien en 1964. Démoli à Kaohsiung en 1968. Vire (ex David A. Curry 1944), Cie Générale Transatlantique en 1947, lignes Antilles/Pacifique Sud. En 1955, alors qu'il est mouillé en rade du Havre par suite d'une avarie de machine, il est drossé par très gros temps vers la côte de Deauville/Trouville, et regagnera Le Havre sous remorque. En 1956, il est réquisitionné par la Défense nationale pour des opérations militaires sur le canal de Suez. En 1959, aménagé pour le transport de voitures Renault, il embarque en novembre le record de 1 181 voitures. Désarmé en mai 1960, il reprend du service en 1961 pour le transport de voitures. Vendu sous pavillon panaméen en 1963, puis sous pavillon chypriote en 1967, il est démoli à Shanghai en 1969.
René TYL
Documentation : Les Liberty Ships, Jean-Yves Brouard, éd. Glénat, 1993
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