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Ce sont des navires à plein échantillonnage, à deux ponts continus complets et à cinq cales (trois à l'avant et deux à l'arrière), gréés à trois mâts équipés de deux mâts de charge par cale.
La propulsion est assurée par une machine alternative à vapeur à triple expansion qui tourne à 66 tours par minute. Une puissance de 2 500 CV donne 10,5 nœuds. Deux chaudières chauffant au mazout consomment 26 tonnes de fuel et 22 tonnes d'eau par jour. Les Liberty ships ne possèdent qu'une hélice. Les aménagements sont centralisés, disposés en bloc dans le château unique. Les Liberty ships apportent une nouvelle notion de confort avec des cabines à deux ou trois pour les matelots. Le fourneau de la cuisine chauffe au charbon, pas de four à pain. Les équipements de navigation sur la passerelle consistent en un compas gyroscopique Sperry mark XIV, un sondeur à ultrasons non enregistreur, un radiogonomètre et un équipement de radio sobre, sans ondes courtes ni radiophonie. Certains Liberty ont un radar de navigation. |
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Parmi les innombrables destinations auxquelles sont expédiés les Liberty figurent en particulier l'Atlantique Nord et la route de Mourmansk en Arctique, le Pacifique et le débarquement de Normandie.
La survie de la bataille de l'Atlantique, la plus longue et la plus éprouvante de toute la guerre sur mer, dépend largement de la production en masse des Liberty, que les Etats-Unis arrivent à construire plus vite en nombre que les sous-marins allemands n'arrivent à les détruire. Ce fut un harcèlement incessant d'une multitude de torpillages de cargos en convois attaqués par des sous-marins en meute. Les Liberty ne se contentent pas d'encaisser les coups et de couler. Munis de canons, ils sont au poste de combat dès la première alerte. Bien que très démunis sur leurs navires lents et peu manœuvrant, équipés d'artillerie sommaire, les équipages ont fait face dans de nombreux cas et parfois infligé de sévères dégâts à leurs agresseurs. La route de Mourmansk est particulièrement éprouvante, tempêtes incessantes par un froid glacial, mer infestée de sous-marins. Plus de 800 navires ont transporté des tonnes de nourriture, d'équipements, d'armes et de munitions pour permettre à l'armée soviétique de combattre sur le front de l'Est. Le convoi le plus durement touché, avec 33 navires au départ, dont une bonne proportion de Liberty, n'a que 11 navires à l'arrivée. En Méditerranée, après le débarquement en Afrique du Nord de novembre 1942, les convois sont autant harcelés que sur la route de Mourmansk, les Liberty là encore subissent de lourdes pertes. |
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Leur répartition entre les compagnies de navigation est la suivante :
Compagnie Générale Transatlantique : 32 Chargeurs réunis : 11 Messageries maritimes : 6 Compagnie Delmas Vieljeux : 5 S.G.T.M.V : 3 Cie Cyprien Fabre : 3 Cie Marseillaise de Navigation Coloniale : 2 Cie Nantaise des Chargeurs de l'Ouest : 2 Cie Navale Caennaise : 2 S.N.C.F. : 2 Cie Navale d'Orbigny : 1 Cie Fraissinet : 1 Société Navale de l'Ouest : 1 Nouvelle Cie Havraise Péninsulaire : 1 Cie Navale d'Affrètement : 1 Union Industrielle et Maritime : 1 Société Maritime Nationale :1 |
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Le dernier Liberty ship connu a cessé son activité en 1972, trente ans après son lancement. Ceux qui avaient été mis sous cocon en réserve dans les estuaires des Etats-Unis ont fini par être ferraillés. Au cours des années 1970 l'administration maritime américaine prend la décision de les préserver.
C'est ainsi que le Jeremiah 0'Brien (1943) fut pris en charge en 1979 par le National Ship Memorial. Remis en état de navigabilité par des volontaires, il fut amarré à San Francisco, musée flottant dédié à l'épopée des Liberty ships. Cette restauration, financée par des fonds privés, lui permit de participer aux cérémonies de commémoration du 50e anniversaire du Débarquement en Normandie en 1994.(1) Depuis le Jeremiah O'Brien navigue régulièrement entre San Francisco et les autres ports de la côte ouest des Etats-Unis. Le John W Brown, confié en 1946 à la municipalité de New-York, devint jusqu'en 1982 navire école de la marine marchande. Après restauration par l'association Project Liberty Ship de Baltimore, il est devenu un musée à la mémoire des liberty ships. Le Hellas Liberty (ex Arthur M. Huddel), utilisé comme câblier après la guerre, est retiré du service en 1984. Transféré à la Grèce en 2008, il a été converti en musée au Pirée. |