Retour au menu
Retour au menu
Garde-Côtes européenne - European Coast Guard

Le commandant Michel BOUGEARD nous a quittés en septembre 2018. Il fut le chantre d'une garde-côtes européenne au sein de l'AFCAN. Cet article, qui lui est dédié, nous prouve s'il en était besoin, que la voix des capitaines peut être prise en compte, parfois, certainement pas assez souvent, mais qu'il est nécessaire que nous puissions nous exprimer et dire aux autorités françaises et européennes quel est notre sentiment sur la sécurité en mer. Soyons optimistes, nous verrons un jour la création d'une garde-côtes européenne, peut-être pas sous la forme que Michel l'imaginait …

Quelques phrases chocs du commandant Michel BOUGEARD

Afcan Informations n° 1 daté janvier 1988
«L'insécurité sur mer existe et nous, marins, nous la côtoyons chaque jour» […] «Que faire pour minimiser les risques au maximum ? PREVENTION est le maître mot, la panacée en cette matière n'existe pas. Nous, professionnels de la mer, non seulement nous connaissons les problèmes posés mais nous avons aussi la parade : la création d'un corps spécialisé de GARDES-CÔTES EUROPEENS» […] L'Europe, première puissance commerciale du monde, représente 40% des échanges mondiaux dont 85% avec des pays tiers se font par la voie maritime. Il est donc urgent d'envisager une solution à l'échelle EUROPEENNE : une EURO COAST GUARD puissante, efficace donc crédible présenterait l'énorme avantage d'avoir les moyens de pression suffisants pour influencer l'OMI dans ses décisions comme l'a fait récemment l'USCG».
 

Afcan Informations n° 11 daté septembre 1990
Les 12 bonnes raisons de croire à la création d'une garde-côtes européenne, raisons exposées en juin 1990 à Monsieur l'amiral Gagliardi, alors président de la Mission Interministérielle de la Mer.
  1. La garde-côtes, c'est un moyen de pression formidable sur l'OMI.
  2. La nature des cargaisons, souvent très dangereuses, oblige à redoubler de prudence.
  3. Le volume toujours croissant de ces cargaisons, ainsi que des conteneurs dont on ne sait pas forcément ce qu'ils contiennent.
  4. Plus de moyens disponibles pour intervention de la Baltique à la mer Noire.
  5. La diminution des effectifs sur les navires.
  6. L'allongement du temps de navigation avant passage au bassin avec comme conséquences des avaries plus nombreuses.
  7. Le manque de qualification de certains équipages.
  8. L'âge des navires.
  9. La mise en service du système GPS.
  10. Rendre obligatoire l'installation à bord des navires d'une balise transpondeuse permettant anticollision et identification (NDR : ce que des années plus tard on nommera AIS).
 
  1. La disparité entre les différentes réglementations européennes sur la plaisance.
  2. Les marins qui ont plus de 20 ans d'expérience et qui sont motivés pour devenir garde-côtes.
Afcan Informations n° 21 daté mars 1993
À la découverte du Discovery, câblier luxembourgeois, lors de la pose du câble Barcelone-Martigues. Navire «multipurpose» pouvant être utilisé pour la pose de câbles téléphoniques, d'énergie, d'ombilicaux entre plateformes de forage offshore, il peut aussi, grâce à son portique arrière et sa grue de 140 tonnes, mettre en œuvre toutes sortes d'engins sous-marins.
«Mais ce type de navire pourrait être aussi le GARDE-CÔTES de demain : positionnement dynamique, un système de ballast antiroulis assurant une stabilité transversale, pont de 1 200 m², deux grues de 140 tonnes, un portique arrière de 50 tonnes, cloches de plongée, de quoi remplir les missions d'un garde-côtes que sont la surveillance, l'assistance, le sauvetage par hélicoptère, le ramassage de cargaisons perdues, le stockage et la mise en œuvre de matériel antipollution, l'inspection d'épaves, le relevage de bouées, etc.»

Afcan Informations n° 52 daté mars 2001
Plaidoyer pour une garde-côtes européenne.
Un article de 8 pages revenait sur «l'historique» des naufrages tant redoutés des populations côtières, historique débuté par le Torrey Canyon et allant jusqu'à l'Erika. Avec un constat alarmant : «Rien n'a fonctionné tant sur mer que sur terre. L'indignation du grand public est à son comble, naïvement persuadé que l'État protecteur avait fait le nécessaire depuis 1978 pour mettre les populations côtières à l'abri des marées noires.»
Et de lister : «Du commandant toujours responsable de l'état de navigabilité de son navire, à l'armateur peu enclin à effectuer les travaux élémentaires de mise aux normes qui s'imposaient, et à l'affréteur qui recherchait un transport au moindre coût profitant du système en place, ou le marchand d'hommes et le gérant/opérateur aux abonnés absents le jour du drame, et la société de classification aux rapports ambigus avec son client roi, puis l'État du pavillon des plus complaisants dans la certification, et les inspections un peu laxistes au titre du Mémorandum de Paris, sans oublier le manque de réactivité des stations côtières avec une Action de l'État français en mer quelque peu défaillante en ce triste week-end de décembre, n'ayant pas su prendre la pleine mesure du drame qui se jouait au large, la veille du naufrage» [...] «L'Union européenne n'est pas, non plus, exempte de reproches, elle qui n'a toujours pas réussi à bouter hors des eaux communautaires toutes ces vieilles bailles sous normes, poubelles flottantes qui font courir des risques démesurés aux marins qui les arment, à notre littoral, à notre environnement» […] « À quoi bon avoir la réglementation ad hoc si l'Europe est incapable de la faire respecter dans notre zone économique, à l'approche et dans nos ports » […] «Pour réussir dans cette voie copions les Américains et dotons-nous d'une garde-côtes européenne» […] «La solution au problème posé est bien là : il faut impérativement un organisme puissant, rigoureux dans son organisation, armé par du personnel compétent, expérimenté et motivé» […]
 
«L'Euro Coast Guard sera un modèle du genre, elle aura aussi ce pouvoir d'influence sur l'OMI, organisme qui en fait, n'a jamais eu les moyens de faire appliquer les règlements et conventions qui nécessitent parfois une dizaine d'années avant d'être ratifiés!»

Afcan Informations n° 63 daté janvier 2004
Ports refuges : havres de paix ou terrains de discorde ?
Un article paru suite au désastre évité du pétrolier Napa au large de Durban. L'article était centré sur les ports de refuge, avec en guise de conclusion : «Et si en plus, cerise sur la gâteau, l'Agence européenne de sécurité maritime (EMSA) avait la bonne idée de mettre sur pied un corps spécialisé de gardes-côtes européens que tous les marins appellent de leurs vœux, pour faire respecter les conventions et réglementations internationales et communautaires, vérifiant le bon état de navigabilité des navires pour éliminer les vieilles bailles à risques, nous serions alors très près du but recherché d'une Prévention Maximum».

Afcan Informations n° 66 daté novembre 2004
A l'occasion de l'assemblée générale de l'IFSMA où il représentait l'AFCAN, le cdt Bougeard a visité les locaux des gardes-côtes argentins. Suite à une présentation complète, l'article concluait «Et quid de la garde-côtes européenne dans tout cela ? Il est vrai que l'Union européenne aurait les moyens financiers et la vieille tradition maritime qui pourraient jeter les bases d'une Euro Coast Guard de qualité que tous les marins réclament depuis 25 ans et plus particulièrement l'Association Française des Capitaines de Navires. C'est une question de volonté politique trop longtemps freinée par des lobbies anti-Coast Guard» […] «Le Parlement européen a récemment voté une résolution avec un amendement demandant à la Commission européenne de présenter le plus rapidement possible une proposition de création d'une garde-côtes européenne» […] «Ça bouge en Europe, c'est plus qu'un frémissement ! Même en France, depuis peu, tous les navires relevant du service public et de l'Action de l'Etat en mer ont les fameuses marques obliques tricolores peintes sur leurs coques, tellement typiques des corps de garde-côtes mais ce n'est toujours pas une French Coast Guard dont l'appellation bloque en haut lieu».


Afcan Informations n° 68 daté mai 2005
Garde-côtes européenne : n'ayez pas peur !
«Le récent débat entre le Président de la République et un large panel représentatif de jeunes français de 18 à 30 ans a démontré la peur de l'Europe ressentie par notre jeunesse» […] «Alors, que peut-on faire d'autre, de plus concret qui puisse faire naître un réel engouement pour l'Union européenne? Une lutte commune contre les pollutions marines et autres menaces aiderait à mieux apprécier l'Europe. Et pourquoi pas, dans cet ordre d'idées, une garde-côtes européenne ! Dans la déclinaison maritime et environnementale de l'Europe, il n'y a pas actuellement de meilleure et plus noble cause!» […] «Et quelle efficacité supplémentaire, bien loin devant la célèbre US Coast-Guard qui sert pourtant de référence en matière de sécurité maritime, si cette garde-côtière européenne est armée par des personnels motivés et expérimentés issus de toutes les marines» […] «Dans ce contexte il faut pourtant une Europe de la mer très forte, l'Euro Coast Guard en serait un pilier majeur qui, de plus, pourrait être le "bras armé" de l'Agence Européenne de la Sécurité Maritime basée à Lisbonne».

Afcan Informations n° 71 daté février 2006
Dernières nouvelles de l'European Coast-Guard.
Suite à une interview du chef d'état-major de la Marine par un journaliste de la revue MARINE (ACORAM) et à la question du journaliste «Que pensez-vous de l'idée, qui circule, de créer un corps de garde-côte à l'américaine ?» L'amiral Oudot de Dainville, alors chef d'état-major de la Marine répondait : «[…] La Marine, lutte contre la pollution, fait du sauvetage et de l'assistance, surveille le trafic et les trafics. La réflexion sur la création d'un corps de garde-côtes a une dimension plutôt européenne. L'idée ne me paraît pas utile à développer pour notre seul pays» […] «Un récent rapport présenté au Sénat a fait les gros titres de l'hebdomadaire Le Marin avec à la une ce titre accrocheur: Garde-côtes : trop cher, selon un rapport du Sénat, avec en plus petits caractères «Alors que le Parlement européen veut examiner sérieusement la création d'une garde-côtes, un rapport du Sénat français la juge hors de portée financièrement» […] «Il fallait traiter le problème globalement et raisonner en termes de garde-côte européenne» […] «Aucune info par contre concernant l'étude de faisabilité d'une European Coast-Guard commanditée par le Parlement européen à la Commission européenne» […] «L'AFCAN se doit d'être un groupe très actif de proposition et accessoirement de pression dans cette affaire qui est de la plus haute importance pour la sécurité et la sûreté du transport maritime et par voie de conséquence pour la protection de l'environnement».
 

Le Bureau de l'AFCAN
Retour au menu
Retour au menu