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Bien difficile le découpage des régions en France
 
       Ce n'est pas un sujet qui intéresse particulièrement notre profession, mais à travers quelques anecdotes de ma navigation, je souhaite montrer combien il est difficile de contenter tout le monde.

J'étais sur un bananier (Transat du Nord) affrété sur l'Afrique de l'ouest au départ de Marseille. Après quelque temps, il a fallu effectuer quelques relèves d'équipage. Alors pour raisons d'économies et de bon sens, des gens du nord ont été remplacés par des gens de Marseille (Transat Midi).

Second capitaine, j'étais là pour recevoir les réclamations, c'est pourquoi un jour je vois un Marseillais arriver dans mon bureau : «eh alors capitaine, qu'est-ce que c'est que ce bateau, on ne mange que des patates !» Evidement dans l'heure qui suivit, c'est un Breton qui est arrivé : «on a des haricots verts, des petits pois, des tomates, mais jamais de patates !»

Une autre fois j'étais à bord du «DESIRADE», navire Transat armé par des Antillais, et comme l'armement était à Fort de France, on pouvait dire que l'équipage était Martiniquais. Un soir, j'invite le maître d'équipage à prendre un petit punch, et nous parlons de choses et d'autres ; et nous en arrivons à parler de l'équipage, le bosco me donnant son opinion sur ses matelots : «untel, c'est un gros travailleur, mais il faut bien l'encadrer, lui c'est un très fin matelot, formidable pour le matelotage, celui-là, dommage qu'il force un peu trop sur le ti punch, quant à lui, c'est un Guadeloupéen, mais il est pas mal !

Cdt Yves Charlot