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Les drones maritimes, un enjeu de connaissance et de défense.



Retranscription des propos tenus lors d'une conférence parallèle aux Assises économiques de la mer tenues à Nantes
en octobre 2023.

  • Aurore NEUSCHWANDER, directrice de Drones, Systèmes autonomes et Armes sous-marines chez Naval Group
  • Alain FIDANI, directeur Recherche & Innovation à Exail
  • Xavier GENIN, PDG de Seaowl
  • Jean-Michel BERUD, président de JIFMAR
  • Marc DELBEKE, représentant en France de Port of Antwerp-Bruges
  • Aurore NEUSCHWANDER, directrice chez Naval Group (NG) de Drones, Systèmes autonomes et Armes sous-marines
  • Pour NG, les drones représentent une tendance mondiale, qu'ils soient sous-marins ou aériens. De nombreux pays se lancent dans cette aventure : Allemagne, Australie, Chine, France, Grande-Bretagne, Israël, Japon, Russie, USA.
    En 2030 on devrait avoir une coexistence entre des systèmes autonomes et habités. Dans un contexte de complémentarité, il y a une multiplication des essais et tests.
    Chez NG, les premiers investissements datent de 2012. Démonstrateurs de drones de grande taille (10 mètres, 10 tonnes) capables de prendre des charges utiles. Les usages militaires sont prioritaires. Cependant NG travaille avec des partenaires qui peuvent avoir des applications dans le civil.
    La technologie de ces drones évolue constamment. Ils doivent avoir un bon niveau d'autonomie. Un drone sous marin type défense peut aujourd'hui évoluer pendant deux semaines. Dans le cas des drones à longue autonomie, le système doit être capable de se reprogrammer et de poursuivre sa mission sans interruption (ce n'est pas le cas dans les solutions actuelles). Il est cependant essentiel de garder un marin dans la boucle à tout moment, il restera, in fine, le décisionnaire des orientations prises par le système autonome.
    L'IA a bien sûr sa place à prendre dans le système sans occulter celle du marin.

  • Alain FIDANI, directeur Recherche & Innovation à Exail
    https://www.exail-technologies.com/fr/
  • Rapprochement entre un constructeur de drones et Xblue fabricant de systèmes de navigation.
    Exail est un leader de niveau mondial dans la robotique et l'autonomie dans le domaine maritime.
    Exail propose des solutions pour la défense et le civil, gage de résilience économique. Il propose des drones depuis plus de 40 ans en matière de défense (guerre des mines) et des systèmes pilotés depuis la terre.
    Les drones étaient auparavant appelés des robots téléopérés, ils sont maintenant autonomes et capables de prendre des décisions sans intervention extérieure.

  • Xavier GENIN, PDG de Seaowl
  • Seaowl a deux types de navires : des navires autonomes ou téléopérés. Les navires sont trop gros pour être considérés comme des drones. Projets en Afrique et Moyen-Orient. A l'initiative des clients, Seaowl a développé des navires autonomes pour faire de la surveillance maritime. Navire de surface de 10 mètres et 6 tonnes, piloté depuis Port-Harcourt ou depuis des installations offshore au Nigéria. L'enjeu pour Seaowl est d'avoir un permis de navigation afin de pouvoir l'opérer et l'assurer.
    L'autre projet de Seaowl est d'armer des navires autonomes de 55 mètres pour ravitailler les îles artificielles du golfe Persique.
    Seaowl a déjà expérimenté à Toulon un navire téléopéré avec la Marine nationale.
    Cette expérimentation avait été effectuée via des liaisons satellite avec une latence de 1,4 seconde pour avoir le retour image du navire autonome vers le centre de contrôle. Ce délai devrait passer à 0,8 seconde.
    Des clients sont intéressés par ces navires téléopérés afin de s'affranchir des sujétions liées à la présence à bord d'un équipage dans certaines zones géographiques (piraterie) et au manque de marins sur zone. Les navires neufs téléopérés permettent de faire des économies sur la construction : pas d'espace vie, pas de cabines ni de chambres froides… La SOLAS très réduite car il n'y a pas d'équipage.

  • Jean-Michel BERUD, président de JIFMAR
  • Les concepteurs travaillent sur un système COLREG auto mais l'administration n'a pas approuvé ce genre de système, pour l'instant. JIFMAR a déjà opéré des navires manœuvrés par un équipage qui emmène le navire sur zone puis débarque sur un autre navire après avoir passé le navire en mode téléopéré.

  • Marc DELBEKE, représentant de Port of Antwerp-Bruges en France
  • Les drones sont utilisés pour des opérations de surveillance en France du port d'Anvers-Bruges (ces deux ports ont fusionné). Enorme zone à surveiller (130 000 ha), 1400 entreprises, 15 000 navires de mer, 50 000 navires fluviaux.
    En 2018, l'idée a été de mettre en place des drones aériens autonomes capables de surveiller la zone. Premiers essais en 2019. Ces drones travaillent soit en fonction de programmes établis ou à la demande. Une des fonctions des drones réside dans la détection de rejets illicites dans les eaux du port, inspection des infrastructures, accident de trafic, incendie.
    Le port est équipé de 6 drones auto et 2 téléopérés. Le lancement officiel a eu lieu en mai 2023.

Commentaires :
  • Risques de prise de contrôle malveillante d'un drone ou d'un navire autonome. C'est un aspect essentiel du système. Un énorme travail a été réalisé pour cartographier et maîtriser les risques cybers. Pour un client, en terme d'image, la prise physique d'un navire autonome est bien moins dangereuse en termes d'image pour un client qu'un navire avec un équipage.

  • Pour JIFMAR, le problème de perte d'emploi pour les marins n'est pas un sujet car il n'est pas question de remplacer les équipages de tous les navires par des ordinateurs. Les navires téléopérés représentent un marché de niche sur des zones géographiques captives. JIFMAR a toujours des équipages locaux pour gérer les navires autonomes. Au niveau environnemental, la réduction des voyages en avion pour effectuer les relèves est un plus évident.
Le Bureau de l'AFCAN
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