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European maritime days 24 et 25 mai 2023, Brest
Cette année les European Maritime Days (EMD) se tenaient à Brest. En tant que secrétaire général de CESMA, j'y assistais, en profitant pour représenter aussi l'AFCAN. Ci-après, un compte-rendu des sessions auxquelles j'ai assisté. Et sachant que plusieurs workshops avaient lieu en même temps, j'ai fait un choix des sessions et ateliers.
A- Mercredi 24 mai
- Opening session
Le premier orateur fut M. Virginijus Sinkevicius, commissaire européen chargé de l'environnement, des océans et de la pêche.
L'Europe doit être résiliente et durable. Mais comment devenir plus résilient face à la crise actuelle ? La commission a apporté des réponses. Avec la décarbonation d'abord, qui ne peut se faire sans les énergies marines renouvelables. C'est essentiel pour notre économie, notre sûreté et notre sécurité. Les objectifs de renouvellement offshore augmentent. Et la France a un rôle vraiment important à jouer. Les pêcheurs doivent également sentir qu'ils font partie de nos décisions. Cela donnerait de la clarté aux entreprises, à la communauté, et la sécurité et la sûreté seraient ainsi partagées. La pêche européenne doit être moderne, numérique, durable et rentable.
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Le deuxième intervenant a été M. Hervé Berville, secrétaire d'Etat du Gouvernement français, chargé de la Mer.
Faire de la mer un levier pour l'économie et l'environnement européens.
Trois enjeux :
- Décarbonation : bien sûr, il faut lutter contre les GES. L'objectif pour « France Mer » est zéro émission en 2030 et être neutre en carbone en 2050.
- Souveraineté économique signifie souveraineté alimentaire. Ne plus dépendre des importations. A titre d'exemple, en France les importations liées à la pêche sont d'environ 80%. Travailler avec toutes les parties prenantes sur la gestion des ressources et accélérer sur l'aquaculture et la pêche qui sont des secteurs exigeants. Bien sûr, il faut aussi accélérer la décarbonation de la pêche.
- La souveraineté économique, c'est aussi la souveraineté énergétique (EMR). C'est aussi une bonne opportunité pour les emplois, y compris dans l'éducation et les formations.
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Il a également rappelé que la France interdit l'exploitation minière des fonds marins. L'UE doit travailler sur un code minier des fonds marins.
Puis M. Pierre Karleskind, député européen et président de la commission de la pêche de ce Parlement.
Trois choses essentielles :
- Souveraineté alimentaire : la pêche et l'aquaculture sont des industries essentielles dans la région Bretagne ainsi que dans l'UE.
- Les EMR sont aussi incontournables, la Bretagne étant l'un des meilleurs endroits pour l'éolien.
- Capacité à utiliser des données collectées dans les océans. Brest est une place importante pour les bases de données océanographiques. C'est aussi une question de souveraineté.
Mots de bienvenue de M. Loïg Chesnay-Girard, président de la Région Bretagne et M. François Cuillandre, maire de Brest.
La Bretagne et Brest sont des représentants français forts et passionnés et des acteurs incontournables pour la pêche, les EMR, l'Université maritime, l'enseignement et la formation, sans oublier la marine militaire et l'IFREMER, base scientifique de collecte de données océaniques.
- High level panel on a new approach to sustainable blue economy: preparing the future
Première intervenante Mme Charlina Vitcheva, directrice générale de la DG MARE à la Commission européenne.
En parlant d'économie bleue, commençons par la grande initiative prise il y a deux ans. C'est un document ambitieux qui suit le Green Deal européen. De nombreuses initiatives tirées de ce document sont en route.
Le plus important, c'est de travailler ensemble. En février dernier, l'UE a lancé la transition énergétique pour la pêche et l'aquaculture. Il ne s'agit pas seulement de durabilité, pas seulement de l'accord vert, il s'agit aussi de la rentabilité de ce secteur, et de l'amener dans la durabilité avec l'économie, de garder la main-mise sur le secteur.
Il convient également de mentionner les orientations pour l'énergie offshore. Il ne s'agit pas seulement d'aller vers les objectifs, mais de les dépasser.
L'aménagement de l'espace maritime est absolument essentiel. Il fut un temps où les océans étaient considérés comme trop grands pour être réglementés. Maintenant, les océans deviennent trop petits pour tout ce que nous aimerions faire en mer. Il est également important dans le cadre de la stratégie offshore de la planifier, mais ensemble.
L'UE doit sortir de l'Europe et mener le monde vers une économie durable.
Le dernier point à lancer est l'investissement dans l'innovation et la recherche.
M. Eric Banel, directeur général de la direction générale des Affaires maritimes, de la pêche et de l'aquaculture
La stratégie française pour la mer et le littoral intègre la protection de l'environnement, une composante sociale importante et le développement durable. L'éducation et la formation pour attirer les jeunes deviennent de la plus haute importance.
Deux points majeurs :
- Il y a d'abord la connaissance de l'environnement et des impacts des activités, transport, pêche et aquaculture. Sans connaissance, rien ne peut être fait ; avec la connaissance, nous pouvons avoir une approche crédible et physique pour faire face au contexte. Il reste encore beaucoup d'efforts à déployer.
- Deuxièmement, l'innovation. L'innovation est au cœur des actions pour l'économie bleue, la sûreté et la sécurité maritimes, la voile, la décarbonation de toutes les flottes, pas seulement la pêche, toutes. Cela devrait impliquer également les ports et les infrastructures portuaires. L'innovation signifie un impact sur la pêche et l'aquaculture, en particulier dans les territoires français d'outre-mer. Notons aussi que les jeunes ne viendront pas s'il n'y a pas de décarbonation.
Concernant les EMR, l'objectif de la France est la mise en place de 2 GW offshore par an pour passer à 20 GW en 2030.
M. Pierre Karleskind, membre du Parlement européen et président de la commission de la pêche
L'économie bleue nécessite l'implication de toutes les parties prenantes. Pour parler d'environnement, il faut aussi parler de valeur et d'emplois créés. En Europe, il existe une planification offshore et une protection de l'environnement associée. Mais quand on parle de pêche, on parle aussi de parcs éoliens. Bien sûr on peut aider financièrement les pêcheurs à renouveler leurs moteurs, mais il faut fournir l'énergie. On parle d'hydrogène, mais il n'est pas encore disponible. Il faudrait aussi parler des chantiers navals. Pas seulement les grands, mais aussi les petits chantiers navals locaux pour les bateaux de pêche, les navires de ravitaillement des parcs éoliens, etc. Nous avons les compétences pour ces petits chantiers navals, et cela peut être utilisé pour décarboner les navires et la pêche durable.
Nous savons que ce qui se passe sur terre a un impact immédiat sur la mer.
M. Jakob Granit, directeur général de l'Agence suédoise pour la gestion de la mer et de l'eau
Il est en charge des eaux douces et des mers.
La Suède est actuellement à la présidence de l'Union européenne. La devise de la présidence est « plus sûre, plus verte et plus libre dans l'UE ». Économie durable préparant l'avenir, cela comprend l'énergie verte, l'efficacité énergétique, les carburants maritimes durables, l'électrification dans le secteur des transports.
Plus sûr : l'accent est bien sûr mis sur le soutien à l'Ukraine.
Plus verte : les résultats sont meilleurs pour l'économie bleue mais la création d'emplois ne suit pas. Aussi les déchets rejetés en mer ne diminuent pas.
Mme Marisa Lameiras da Silva, directrice générale de la politique maritime et présidente de la stratégie du bassin maritime atlantique
Importance de l'économie bleue au Portugal comme dans l'UE.
Les prochaines années seront synonymes de défis et d'opportunités. Chacun est conscient de l'importance de l'économie bleue en Europe. Au Portugal, l'économie bleue promeut l'environnement local, les entreprises, les marchés et le milieu universitaire. Et ceux-ci développent en retour l'économie bleue, non seulement sur les secteurs traditionnels, mais aussi sur les secteurs émergents. Le Portugal est également tourné vers les compétences d'avenir, les recherches humaines et le numérique.
C'est important pour le bassin, et nous renforçons la coopération dans ce domaine avec l'Espagne et la France pour un environnement durable et la création d'emplois.
M. Cees Loggen, président de la Conférence des régions périphériques maritimes d'Europe (CRPM) et ministre régional de la Province Noord-Holland
La CRPM est un partenaire de l'UE et engagé dans le bassin atlantique.
Les régions maritimes sont pleinement engagées pour atteindre les objectifs d'une économie bleue durable sur plusieurs fronts : premièrement, le programme de recherche, et deuxièmement, la coopération avec les acteurs maritimes et les opérateurs économiques.
L'une des choses les plus importantes aujourd'hui est l'efficacité énergétique. Nos régions maritimes sont sur le front des énergies renouvelables offshore avec les parcs éoliens en Atlantique.
Planification de l'espace maritime : la CRPM s'est engagée à coopérer et à mettre à jour les plans nationaux maritimes.
Stratégies intelligentes : pour identifier les priorités consolidables, y compris pour les utilisateurs des secteurs traditionnels.
Pour la pêche, nous traversons une période difficile en raison des prix élevés de l'énergie. Nous devrions faire plus sur la transition énergétique.
Mme Helena Abreu, Fondatrice d'ALGAplus SA, présidente de l'International Seaweed Association
ALGAplus se consacre depuis 2012 à la culture contrôlée et durable de macro-algues marines originaires de la côte atlantique, dans un système à terre aussi innovant que naturel et certifié biologique.
Situés à Ria de Aveiro, dans une zone Natura 2000, nous sommes pionniers en Europe dans une perspective de bioéconomie bleue circulaire, intégrant la pisciculture avec la certification biologique dans l'ensemble du processus. La production comprend le seul lieu de maternité en Europe à l'échelle commerciale de l'espèce Porphyra, également connue sous le nom de nori atlantique.
Revitalisant les zones sous-utilisées de la zone côtière du Portugal, anciennes zones marines/pépinières de la Ria de Aveiro, nous avons développé et mis en place depuis 2012, un système intégré d'aquaculture multitrophique en mode de production bio dans le but de produire des algues toute l'année.
A chaque marée haute, l'eau salée de la Ria de Aveiro se déverse dans les bassins à poissons, et de là, après filtration, elle passe dans les bassins de culture de macroalgues. Les nutriments présents dans l'eau sont ainsi utilisés pour la croissance des macroalgues, comme c'est le cas dans les milieux côtiers. L'eau retourne à la Ria de Aveiro plus propre, sans excès de nutriments, minimisant ainsi les risques d'eutrophisation de l'écosystème lagunaire.
L'objectif principal est de continuer à investir dans l'innovation, la qualité, la durabilité environnementale et sociale, des valeurs qui sous-tendent la production de macroalgues marines ALGAplus et qui augmentent chaque jour le potentiel de cette ressource naturelle, renouvelable et durable. Dix-huit mille créations d'emplois seraient nécessaires pour atteindre les objectifs.
Conclusion de Mme Charlina Vitcheva, DG MARE
- Les compétences bleues sont la partie très importante du chalenge
- Les compétences et le capital humain sont essentiels
- Les compétences pourraient disparaître pour le savoir traditionnel
- La stratégie, c'est la collaboration, en commençant par les universités
- Engagement local - innovations
- Workshop : Future skills for sustainable blue economy – Challenges and opportunities
Modérateur : M. Giuseppe Sciacca, directeur Affaires maritimes et Climat, CRPM
Au cours de la dernière décennie, l'Union européenne a lancé et continue de lancer plusieurs initiatives pour renforcer et mettre à jour les « compétences bleues », afin de permettre à la main-d'œuvre maritime de faire face aux nouveaux défis liés aux crises énergétique, climatique et environnementale.
Parallèlement, au niveau territorial, il est nécessaire d'améliorer la "disponibilité de l'éducation et de la formation" dans les secteurs maritimes traditionnels et émergents. Cela a incité les acteurs maritimes et éducatifs à intensifier leur coopération en mettant en œuvre des projets innovants et en échangeant de bonnes pratiques.
Quelles compétences clés (soft-skills, compétences vertes, innovantes, numériques, etc.) et approches didactiques innovantes sont nécessaires pour améliorer le savoir-faire et l'expert
Intervenants :
Pr Cécile Plaud, MCF ENSTA Bretagne, UMR Formation et Professionnalisation
Pr Catherine Adam, MCF ENSTA Bretagne, Unité de Recherche Formation et Apprentissage Professionnel
Comment repenser et adapter les programmes actuels d'éducation et de formation pour améliorer l'attractivité, attirer un public plus inclusif et mieux former les futurs ingénieurs pour une économie bleue durable ?
La durabilité est une question d'apprentissage tout au long de la vie.
Pour atteindre ces objectifs, nous devons :
- Mettre l'accent sur l'orientation des études ;
- Développer de nouvelles approches pédagogiques (holistiques et interdisciplinaires)
- Améliorer le soutien des professionnels
Cinq compétences essentielles du développement durable :
- Analyse prospective ;
- Approche systémique ;
- Esprit critique ;
- Co-construction ;
- Responsabilité éthique et professionnelle.
Compétences futures et professionnalisation.
De nouveaux enjeux pour l'économie bleue en tant que communauté professionnelle et de formation :
- Développer des outils réflexifs de professionnalisation ;
- Accroître les interconnexions entre les acteurs socio-économiques, les acteurs de la formation et les chercheurs ;
- Encourager les activités collaboratives pour former la jeune génération à l'économie bleue.
M. Erik Bogaard, chef de projet chez ProSea Marine Education
Connaître le potentiel (stocks de poissons), le problème est le lien avec l'éducation et la formation. Prosea soutient un cours de base, type STCW, pour les futurs pêcheurs.
Mme Lidia Rossi, directrice générale de FORMARE.
MARMED (MARitime cluster Management Education Development) est un projet de l'UE, faisant partie d'ERASMUS+ pour les partenaires venant de la région méditerranéenne. Le projet vise à combler le fossé entre les besoins existants et les compétences actuelles des gestionnaires de clusters maritimes, en assurant la mise à niveau des compétences pour l'esquisse d'un profil professionnel innovant pour une compétitivité accrue des clusters maritimes dans la région méditerranéenne et, globalement, l'accueil, l'innovation et la croissance durable dans l'économie bleue.
Le déficit de compétences mène à un nouveau profil professionnel qui conduit à la compétitivité.
Les hard skills et les soft skills doivent être combinés (soft : team building, collaboration, communication et conflits). L'apprentissage continu est très important.
Prof. Maria Lekakou, professeur d'économie maritime à l'Université de l'Égée.
La formation aux compétences non techniques est très importante pour l'économie bleue.
Il existe un écart important entre la perception des besoins des gens de mer, y compris les officiers, et les besoins vus dans les bureaux à terre.
Les soft skills sont d'une importance capitale mais il n'y a pas de réelle formation. Seules des études de cas maritimes sont enseignées, mais ce sont des cas où la fin est connue. Même si ces études de cas permettent aux étudiants de les connaître, et surtout de mieux les comprendre avant de rejoindre les navires.
L'éducation se fait à partir de cas réels, non-pas à partir d'accidents pour lesquels un rapport est communiqué, mais plutôt d'incidents ou presque-accidents. Bien sûr, il est difficile de collecter les presque-accidents ; cela ne peut se faire qu'avec l'accord des entreprises. Après avoir été collectées, les histoires sont réécrites sous forme de scénario. Puis le scénario est joué, uniquement avec les élèves, sans enseignant présent qui n'intervient que lors du débriefing. Par-là, le même scénario se joue différemment suivant les élèves. Les étudiants viennent d'écoles maritimes et commerciales.
Cependant, une leçon de cette méthode d'apprentissage est que ce qui a été appris semble être utile dans le cas où exactement la même situation se reproduit, ce qui ne signifie pas vraiment ce qui pourrait arriver réellement sur les navires.
A la question comment former un team building lors de cours à l'école alors que sur les navires on peut rencontrer ensuite jusqu'à dix nationalités et cultures différentes, et ceci sans parler des navires de croisière, la réponse a été que la démarche est très difficile car la diversité des nationalités n'est pas un élément essentiel pour les centres éducatifs nationaux.
- Workshop : How CISE can strengthen the EU's maritime security
Modérateur : M. Alexis Blum, coordinateur du projet UE au secrétariat général de la mer (SGMER).
Rôle du CISE en tant que mécanisme de sensibilisation à la sécurité maritime de l'UE renforçant l'interopérabilité et la coopération entre les acteurs de l'UE menant des activités de surveillance maritime. Dans ce contexte, discussion de la stratégie de sécurité maritime (MSS) actualisée de l'UE et de la manière dont le CISE (Common information sharing environment, émanation de l'EMSA)contribue à sa mise en œuvre. Présentation du projet CISE-ALERT qui vise à faire évoluer le CISE vers un réseau opérationnel en testant et en validant l'utilisation du CISE par les autorités maritimes lors de leurs opérations.
Intervenants :
Mme Iglika Yakova, Commission européenne DG MARE
Trois questions peuvent résumer le but du CISE :
Pourquoi le CISE est-il un outil clé dans la stratégie actualisée de sécurité maritime de l'UE (EUMSS) et son plan d'action ?
- Le CISE renforcera la connaissance du domaine maritime et améliorera la coopération entre les autorités civiles et militaires.
- Le CISE sera utilisé uniquement pour renforcer la coopération civile et militaire.
- CISE remplacera la solution existante utilisée par différents secteurs maritimes pour le partage d'informations.
Que doit faire une autorité maritime pour rejoindre le CISE ?
- Établir des liens techniques.
- Établir des capacités opérationnelles (plan et procédures de partage d'informations pour les officiers de service dans les centres d'opérations maritimes des autorités).
- Signer l'accord de coopération.
- Nommer un membre au groupe d'intervenants du CISE.
Comment le CISE va-t-il relier les systèmes de surveillance maritime existants mis en place par différentes autorités ?
- Remplacer l'ensemble par un système à architecture centralisée.
- Rendre l'ensemble interopérable sur la base d'un réseau à architecture décentralisée.
M. Gianluca Luraschi, chargé de projet CISE à l'EMSA
Le CISE n'est pas un système de l'UE. Aujourd'hui, nous sommes toujours dans une phase de transition du CISE. Quatre facteurs sont nécessaires pour passer à la phase opérationnelle : coopération des parties prenantes (28 européens - pas seulement de l'UE - ont signé un accord de coopération), technique, opérationnel (plan de partage d'informations des parties prenantes établi et services opérationnels en cours de développement) et politique (mise à jour de la MSS de l'UE et de son plan d'action).
La stratégie du bassin maritime comprendra la recherche et le sauvetage, les risques liés au trafic - la protection des infrastructures critiques - l'atteinte à la liberté de navigation, la sécurité le long des principales routes maritimes, les armes non explosées et chimiques, les incidents de cybersécurité, l'exploration non autorisée, la traite des êtres humains, les activités illégales, les activités liées aux navires telles que les navires volés ou le recyclage des navires, la migration illégale, le trafic de marchandises illégales telles que les armes et la drogue, les dommages à l'environnement et la pollution marine, la pêche illégale.
Il est important de savoir quelles informations peuvent être partagées et où elles iront. La coopération entre les systèmes civils et militaires est importante, certaines informations étant classifiées.
M. Miran Bordon, chef de la section développement et projets européens au ministère des infrastructures, administration maritime slovène (partenaire du projet CISE – ALERT).
Le projet CISE ALERT a été cofinancé par le programme EMFAF (European Maritime, Fisheries and Aquaculture Fund) avec une large représentation sectorielle afin d'assurer un nombre suffisant de données, de services et de participants. C'est un catalyseur pour faire passer le CISE à un réseau opérationnel.
Il peut être utilisé pour une zone à grande échelle (Atlantique, Méditerranée, mer Noire), ainsi qu'un bassin à plus petite échelle comme le nord de l'Adriatique uniquement.
Mme Armelle Sommier, CISE – chef de projet ALERT au SHOM.
Il y a trois questions essentielles auxquelles répondre.
Que partager ? échange d'informations collectées par les acteurs de la surveillance maritime de l'UE, qui seront stockées dans un catalogue de données.
Quand et pourquoi partager ? le partage d'informations rendra les actions plus efficaces en mer. Après identification des besoins opérationnels concrets, l'utilisation de scénarios de cas peut aider à la résolution d'un incident.
Comment partager : après identification des besoins concrets en données des autorités maritimes, pour assurer l'organisation des informations et l'accès aux données.
Pour les autorités qui souhaitent accéder et partager des informations, la première étape est d'acquérir une image complète d'un environnement maritime, la deuxième est d'améliorer la connaissance de la situation en obtenant des informations à haute valeur ajoutée par la compréhension de l'environnement maritime réel, et la troisième est de répondre à un déclenchement et à la gestion des alertes, telles que des demandes d'assistance.
Aujourd'hui, le catalogue de données est réalisé (et toujours en cours d'élaboration/amélioration) et utilisé par huit États membres et treize partenaires. Il est encore nécessaire de développer des adaptateurs afin d'avoir des données prêtes à être partagées. Une partie importante du catalogue de données consiste à identifier les données manquantes et intéressantes.
À la question de savoir pourquoi tous les États de l'UE ne participent pas au projet, la réponse a été qu'il est plus facile de s'assurer que le projet fonctionne bien avec peu de membres pour qu'il fonctionne ensuite avec tous les États membres de l'UE.
- High level panel on maritime security: EU maritime security strategy, the role of the EU agencies and inter-agency cooperation
Première intervenante et modératrice : Mme Charlina Vitcheva, directrice générale de la DG MARE.
L'espace océanique était trop grand pour être réglementé, maintenant, il est trop petit et a besoin de règlements. Les risques sont le climat, l'environnement, le terrorisme, la guerre, la connectivité numérique, la croissance de l'activité commerciale. Tous ces risques poussent à revoir la stratégie de sécurité.
Ensuite, M. Didier LALLEMENT, secrétaire général de la mer (FR).
Il est revenu sur le modèle français des garde-côtes, sous deux autorités : militaires et civiles.
Les risques évoluent : exploitation des fonds marins, parcs éoliens, migration. La France est impliquée dans la migration puisque les migrants arrivent par la Méditerranée et repartent par la Manche et la mer du Nord. Il y a un grand besoin de moyens nautiques de sauvetage – la mer du Nord étant une eau froide – ce qui conduit à un déplacement des moyens côtiers de sauvetage.
L'autre risque est le trafic illégal de drogues et principalement de cocaïne qui est également prégnant dans les ports par la corruption. Lutter contre la cocaïne signifie lutter contre la corruption.
Il n'y a rien à faire pour la sécurité s'il n'y a pas de sécurité.
Le plus important est la coopération entre les États.
Un autre rôle est la présence en mer, comme pour le golfe de Guinée pour le trafic de drogue. Il est donc nécessaire d'avoir une présence conjointe de tous les Etats frontaliers et Etats de l'UE dans cette zone.
M. Leendert Bal, chef du département sûreté, sécurité et surveillance de l'EMSA, a parlé de la cybersécurité qui constitue une menace sérieuse.
Les cyberattaques ont augmenté de 25 % par rapport à l'année dernière. L'EMSA dispense une formation de base sur le sujet.
Mais les attaques peuvent aussi viser les infrastructures maritimes. Il y a beaucoup de câbles de connectivité sur le fond marin et cela doit être pris avec une grande considération. L'attaque du pipeline North Stream a montré le danger. Nous avons les capacités, y compris les moyens satellitaires de l'EMSA, mais nous devons travailler ensemble, pas seulement l'EMSA, en utilisant des plans d'urgence et des évaluations des risques.
Pour Mme Susan Steele, directrice exécutive de l'Agence européenne de contrôle des pêches (EFCA), le sujet est crucial.
L'EFCA travaille avec l'EMSA et Frontex pour les opérations de recherche et de sauvetage à titre d'exemple. La coopération entre les différentes agences est essentielle.
L'EFCA lancera prochainement une plateforme en ligne de l'UE hébergeant le "manuel pratique" sur la coopération européenne en matière de fonctions de garde-côtes. La plateforme européenne est gérée par l'EFCA en étroite collaboration avec l'EMSA, Frontex et la Commission européenne (et est désormais disponible sur https://coastguard.europa.eu). Il est conçu comme un outil pratique pour les autorités civiles et militaires européennes, facilitant la collaboration transfrontalière et intersectorielle. Il contient des catalogues interactifs avec des lignes directrices et des recommandations, des services et des cours de formation offerts grâce à la coopération des trois agences.
Les trois agences de l'UE : l'EFCA, l'EMSA et Frontex, travaillent en étroite collaboration dans le cadre de la coopération inter-agences, pour fournir un soutien et une assistance aux autorités nationales exerçant des fonctions de garde-côtes aux niveaux national et européen. La plateforme comprend des informations relatives aux cinq domaines de coopération des trois agences : partage d'informations, services de surveillance et de communication, renforcement des capacités, analyse des risques et partage des capacités.
Ensuite, M. Lars Gerdes, directeur exécutif adjoint de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) a prononcé quelques mots sur la migration.
Pour l'opinion générale européenne, FRONTEX n'est là que pour contrôler la migration. Mais en fait, ce n'est pas que pour ça. Il y a aussi l'organisation criminelle, le terrorisme, le trafic de drogue.
FRONTEX ne peut être forte qu'avec l'unité des différentes organisations européennes de garde-côtes ; c'est le seul moyen de contrôler les frontières de chaque État de l'UE.
FRONTEX devrait employer 10 000 officiers plus les équipages associés en 2027.
Enfin, M. Xavier Rebour, directeur de France Cyber Maritime, a confirmé que les cyberattaques ont augmenté de 25 % par rapport à l'année dernière.
Et ce chiffre ne représente que les incidents rendus publics.
Les attaques sont dirigées vers différentes zones :
- Le traditionnel : ports et industries maritimes ;
- Récemment : le réseau câblé ;
- Et en 2022 : contre les États, pour la propagande.
Les incidents publiés ne représentent qu'une petite partie des incidents réels, on peut les comparer à un iceberg avec des volumes visibles et sous-marins.
Le maritime est de plus en plus digitalisé (navigation, mécanique et cargo). Il existe trop de liens de rattachement entre les différents services, quelle que soit la taille de l'entreprise, du navire, de l'industrie, et même le plus petit doit être protégé, afin de ne pas étendre l'incident à toute l'industrie maritime.
Les cybermenaces doivent être combattues ensemble ; cela peut être fait aux niveaux national et européen, uniquement en partageant tous les incidents.
En guise de conclusion, il était demandé à tous les orateurs de prononcer trois mots sur le sujet. Les réponses ont été résumées par le modérateur à : partager l'information et l'expérience. La préparation est la clé.
B- Jeudi 25 mai
- High level panel on innovation in the blue economy: preparing the future
M. Stephen Davies, conseiller à la Commission européenne (DG MARE), était le modérateur de ce panel.
Les deux premiers intervenants, M. Kestutis SADAUSKAS, directeur général adjoint à la Commission européenne - DG MARE, et Mme Salla SAASTAMOINEN, directrice générale adjointe au Centre commun de recherche, Commission européenne, ont déclaré que c'est la deuxième année de la mission de l'Observatoire de l'économie bleue : "Restaurer notre océan et nos eaux".
Les océans sont trop méconnus, ce qui explique le lancement de l'Observatoire de l'économie bleue. L'objectif est d'être à zéro émission nette en 2030. Des données sur les compétences, la recherche et l'économie doivent être collectées. Il existe plusieurs secteurs établis qui emploient quelque 3,3 millions de personnes au total, pour une VAB (Valeur ajoutée brute) de 129 milliards d'euros. Elle peut être divisée en quatre secteurs principaux, l'aquaculture (toutes les ressources vivantes y compris la pêche bien sûr), les transports maritimes (transport proprement dit, ressources non vivantes, activités portuaires, construction et réparation navales), l'énergie (éolien offshore) et le tourisme côtier.
Pour les secteurs émergents, les chiffres réels (2022) de la capacité cumulée d'énergie renouvelable dans les bassins maritimes européens montrent 50 KW pour le solaire flottant, 12,7 MW pour les vagues, 30,2 MW pour les marées, 110,6 MW pour l'éolien flottant et 30 GW pour l'éolien fixe. Le nombre d'installations de production d'algues et de spiruline, pour un total de 414 se répartit en 119 pour les macro-algues, 81 pour les microalgues et 214 pour les installations de production de spiruline.
Concernant la transition énergétique, la consommation de carburant de la flotte de pêche est d'environ 1 566 milliers de tonnes en 2021 contre 2 000 milliers de tonnes en 2010. Pour le transport maritime, les 60 millions de tonnes de carburant utilisées en 2018 sont passées à 40 millions de tonnes en 2021.
Puis M. François Houllier, président-directeur général de l'IFREMER, a présenté le projet Octopus.
L'objectif du projet est de promouvoir l'Oceantech et l'économie bleue durable, une perspective axée sur la recherche : focus sur l'observatoire des océans. Le projet est une chaîne de valeur avec des innovations à chaque point. Actuellement, l'IFREMER mesure la salinité et la température de l'eau en 4 000 points différents sur les océans. Les mesures sont connues immédiatement grâce au satellite Argos.
- Étape 1 : Besoins et exigences en matière d'informations environnementales, sociétales et économiques
- Étape 2 : Technologie d'observation (capteurs, plateformes, systèmes marins et spatiaux, navigation, positionnement, transmission)
- Étape 3 : Observation (mesures, opérations, déploiements, services sur le terrain)
- Étape 4 : Données (gestion, manipulation et transmission, visualisation, stockage, synthèse, partage)
- Étape 5 : Livraison d'informations (prédiction, analyse et évaluation, apprentissage automatique, livraison de produits et de services)
- Étape 6 : Services et avantages pour l'utilisateur final (sécurité, efficacité, services écosystémiques)
- Retour à l'étape 1 (chaîne de valeur).
Ensuite, Mme Sophie-Dorothée Duron, chef du service des zones maritimes et côtières, DGAMPA, est revenue sur l'intérêt de l'innovation dans tous les domaines.
- Connaissance – sans connaissance, il n'y a pas de décision fondée. Collecter et organiser ensemble des données conduit à l'utilité des savoirs.
- Décarbonation maritime : là aussi il faut travailler ensemble ; il existe plusieurs innovations techniques telles que la voile et les carburants verts.
- Aménager : à travers les politiques publiques, il s'agit d'identifier les usages et de les partager, rendant ainsi plus possible la coopération en mer et donc l'aménagement transfrontalier.
Nous devons mettre en place tout ce que nous savons faire pour que cela réussisse.
La dernière intervenante était Mme Margherita Cappelletto, coordinatrice des partenariats au ministère des Universités et de la Recherche (IT).
Elle a parlé des interventions du Partenariat pour une économie bleue durable :
- Développement et validation de jumeaux numériques de l'océan à l'échelle des sous-bassins marins ;
- Structures marines de génération bleue ;
- Planification et gestion des usages de la mer ;
- « Blue food » sain dans le cadre d'une approche « One health » ;
- Permettre la transition verte de la production « Blue food ».
Le support apporté par le jumeau numérique de l'océan est important, il permet d'imaginer et de tester plusieurs scénarios.
Pour conclure, le modérateur a demandé comment mieux utiliser ce qui existe, quelle sont les pistes d'innovation, comment cela peut être fait et par qui ?
- La difficulté est de faire travailler ensemble tout le secteur maritime ; c'est un point important sur lequel il faut travailler pour le résoudre.
- Un autre point important est l'aspect financier. Où trouver plus de financement ?
- Il y a beaucoup d'informations, elles doivent être triées, vérifiées, puis partagées.
- La coopération doit être d'abord régionale, puis nationale et ensuite européenne.
- La recherche et la politique doivent être améliorées, public et privé ne doivent pas être opposés.
- L'utilisation de Twin Ocean (jumeau numérique des océans) doit être améliorée, mais nous avons encore besoin de données et la technologie doit encore être développée.
- Et à la fin, toutes les données doivent être prêtes pour tous les utilisateurs.
- Workshop : Digital impact on maritime and naval training
Les académies maritimes s'appuient de plus en plus sur les outils pédagogiques numériques pour développer les compétences bleues et transversales nécessaires à la formation de leurs apprenants. Comment faire émerger des compétences qui correspondent aux besoins du monde professionnel et comment les trouver grâce aux outils maritimes/navals ? Le recours à une pédagogie numérique active peut-il contribuer au développement de nouvelles compétences innovantes pour le marin de demain ?
M. Louis-Marin Mathorel, expert navigation à l'Ecole Navale et Mme Estelle Pineau, ingénieur pédagogique, Ecole Navale.
L'Ecole Navale française c'est 100 élèves et 350 officiers de quart. Tous sont éduqués et formés selon les normes STCW 2010 par 18 formateurs expérimentés.
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EARVI project - Enseignement de l'astronavigation par la réalité virtuelle immersive
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Mr. Claude Bultot, Head of production, Belgian Navy Academy, Mr. Frederik Foulon, head of integrators, Belgian Navy Academy et Mr Hendrik Feitsma, head of direct support to production & performance, Belgian Navy Academy présentent la simulation navale "Mine Counter Measures", académie militaire binationale (BE-NL) située à Ostende (Belgique).
Partenariat actuel pour le simulateur de pont : coopération civile avec l'Académie maritime d'Anvers et coopération de défense avec la Marine néerlandaise. L'Académie peut fournir des simulations tactiques (Combat & information center) pour le personnel d'exploitation (mine & logiciel de guerre) et pour les techniciens (Electronic incident board for firefighting & damage control management). L'Académie propose également une simulation de réalité virtuelle pour les équipages/recrues, techniciens (maintenance des systèmes et drones), personnel nautique et de pont (lancement, récupération et manipulation des drones).
Avantages de l'Académie :
- Disponibilité maximale des systèmes et équipements actuels ;
- Procédures conçues (par le client) entièrement jouables dans le module "Ship discovery" ;
- Scénarios conçus (par le client) entièrement jouables ;
- Laisser au stagiaire une marge d'erreur sans mettre en danger la vie humaine ni endommager les biens ;
- Formation simultanée de plusieurs stagiaires, à leur rythme et adaptée à leurs compétences ;
- Scénarios liés entre tactical VR pour un effet "train as you fight" optimal et maximal ;
- Scénarios basés sur l'équipage pour maximiser la cohésion et « l'esprit de corps » ;
- Sessions enregistrables pour l'analyse, l'évaluation et les leçons apprises ;
- Personnalisable et extensible pour mettre en œuvre les besoins futurs de technologie.
M. Frédéric Dupont, ingénieur pédagogique à l'ENSM et Mme Gersende Le Dimna, Responsable RI, ENSM présentent « La Navirothèque » – Bibliothèque numérique des navires.
Trois nouveaux navires en 2023 : un ferry-boat, un tanker et un vraquier. Bien entendu comme les précédents, ces nouveaux navires seront utilisés pour la simulation de la machine et de la navigation, et éventuellement ensemble pour l'interaction entre la passerelle et la salle des machines.
Puis les participants au workshop ont été invités à s'interroger sur les évolutions possibles des pratiques pédagogiques du monde maritime afin de s'adapter aux besoins de demain en s'appuyant sur les exemples des outils développés par les académies, en réfléchissant à la manière dont les systèmes numériques de formation et de cursus peuvent développer les soft skills et des compétences techniques chez les professionnels de la mer pour répondre aux besoins de l'économie bleue.
Intérêt pour apprendre de nouvelles choses : pourquoi devons-nous apprendre cela ? Montrer un but, par exemple ce qui peut arriver sans connaissance, partir de leur propre environnement et mode de vie, et stimuler la réflexion sur soi.
Solution numérique : les jeux de rôle rendent le jeu amusant et sensibilisent à la responsabilité.
Laisser d'abord les élèves entrer dans leur zone de confort, puis les en sortir. Apprendre à réfléchir devant l'inconnu. Le développement technique va plus vite que l'adaptation biologique.
Solution digitale : mélange de scénario et de formation en temps réel (temps d'embarquement)
Navigation : simulation informatique, simulation de la vie réelle, réalité virtuelle (temps d'apprentissage limité avec cet outil), utilisation du jeu pour acquérir des compétences.
Jeu de rôle : acquérir de l'empathie (considérer le point de vue des autres), communiquer avec les autres.
Gestion de la fatigue : simuler la vie réelle sur un navire pendant quelques jours – la simulation permet de tester des scénarios mais ne pourra pas tester la fatigue ressentie après quelques jours de navigation.
Communication : adaptabilité : vivre des scénarios différents avec une communication et des cultures multiculturelles. Mais difficulté d'enseigner différentes cultures.
- Workshop : How to plan & deploy nature friendly offshore wind
Modératrice Mme Cristina Simioli, program manager, Offshore Energy and Nature, Renewables grid initiative.
L'atelier aborde la manière dont l'éolien offshore peut être implanté et déployé de manière respectueuse de la nature, de la mise en œuvre de plans d'aménagement de l'espace maritime basés sur les écosystèmes à l'application de cartes de sensibilité et à la conception d'infrastructures éoliennes. Réponse au besoin de coopération transfrontalière et de bassin maritime, parallèlement à l'évaluation et à l'atténuation des impacts cumulatifs, pour atteindre simultanément les objectifs d'énergie éolienne offshore et de protection et de restauration de la nature.
A la question « est-il possible de rendre les parcs éoliens offshore respectueux de la nature ? »
Mme Liene Gaujeniete spatial planning expert at VASAB (Vision and strategies around the Baltic sea), répond oui, mais avec quelques considérations : être très intelligent avec la planification en tenant compte des facteurs sociaux et économiques, collecter toutes les données possibles, penser en terme d'économie durable.
Mme Carla Freund, policy officer for Nature friendly energy transition chez NABU (NAturschutzBUnd), répond oui à la condition de faire intervenir les populations locales en amont du processus.
Mme Rennie Meyers, conseillère principale en affaires publiques pour les océans et la biodiversité à Ørsted, pense que c'est possible mais qu'il faut du temps.
La Coalition Offshore pour l'énergie et la nature (OCEaN)
OCEaN encourage les États membres européens à utiliser pleinement les critères écologiques hors prix pour la conception des enchères de parcs éoliens offshore. Il s'agit d'outils importants permettant aux États membres d'encourager l'innovation nécessaire pour atteindre les objectifs du pacte vert de l'UE et le bon état écologique des mers, soutenir l'industrie européenne et accélérer le déploiement des capacités de production et de transport d'électricité indispensables.
L'expansion de l'énergie éolienne offshore nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques et renforcer notre sécurité énergétique doit aller de pair avec la protection de la nature. Les États membres européens doivent faire face ensemble aux crises du climat et de la biodiversité en proposant des solutions respectueuses de l'environnement pour le déploiement de l'énergie éolienne offshore et des réseaux électriques sous-marins.
L'intégration de critères écologiques dans les enchères éoliennes offshore est une opportunité pour développer des solutions bénéfiques pour la nature et le climat, ce qui est au cœur des objectifs d'OCEaN. Ces critères sont importants pour inciter à une meilleure performance environnementale des projets éoliens offshore, stimuler l'innovation, minimiser les impacts sur la nature et contribuer à l'amélioration des écosystèmes marins. S'ils sont alignés sur la législation énergétique et environnementale de l'UE, ils peuvent encourager les concepts d'utilisation circulaire des ressources, les conceptions inclusives de la nature, la protection des écosystèmes vulnérables, la restauration et le partage des connaissances. Lorsqu'ils sont appliqués avec succès, ils peuvent également favoriser la coexistence avec d'autres secteurs et faciliter la mise en œuvre de mesures de compensation. L'inclusion de critères écologiques dans la conception des enchères est essentielle pour assurer l'innovation à grande échelle et le développement de projets durables.
OCEaN s'engage à développer des solutions bénéfiques pour la nature et le climat, mais aussi pour les économies européennes et la sécurité d'approvisionnement énergétique. Par conséquent, les membres de OCEaN s'engagent à aider les États membres de l'UE à identifier les critères écologiques possibles, à faciliter les contacts avec les parties prenantes et à servir de centre de connaissances sur les meilleures pratiques et les preuves scientifiques.
VASAB soutient le cadre macro-régional pour la plannification spatiale marine (PSM) dans la région de la mer Baltique :
- Contribue aux travaux du groupe de travail HELCOM-VASAB MSP vers une PSM cohérente ;
- En collaboration avec HELCOM (HELsinki COMmission), agit en tant que coordinateur du domaine politique "Aménagement du territoire" dans le cadre de la stratégie de l'UE pour la région de la mer Baltique ;
- Organise des forums Baltic PSM ;
- Facilite le Forum des planificateurs - échange de connaissances pratiques entre les praticiens du PSM ;
- Participe à des projets PSM pour soutenir les approches de test d'élaboration de politiques, élargir les réseaux des parties prenantes, générer et accumuler de l'expertise.
NABU
L'emplacement de l'éolien offshore doit être planifié sur la base d'une approche écosystémique. L'éolien offshore nécessite beaucoup d'espace, et cet espace peut déjà être utilisé pour le trafic maritime, la pêche et les zones militaires.
NABU utilise une sorte d'étude de feux de circulation :
- Rouge : zones très sensibles du point de vue de la conservation
- Orange : l'éolienne offshore peut être construite avec des restrictions
- Vert : zones les plus appropriées du point de vue de la conservation
Toutefois, cela ne remplace pas les évaluations d'impact sur l'environnement.
Principaux défis :
Une approche transversale (holistique, trafic, environnementale).
Pour prendre des décisions et éviter les malentendus, il est nécessaire de parler davantage avec le secteur de la pêche, d'impliquer les pêcheurs dans le processus.
Cdt Hubert ARDILLON
Vice-président AFCAN
Secrétaire général CESMA
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