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European maritime day - Lisbonne 16-17 mai 2019





Ces Journées maritimes européennes étaient un peu particulières, car tenues 2 semaines avant les élections européennes, les députés présents n'étaient ni assurés de la continuité de leur mandat, ni en cas de succès (pour eux) d'être toujours dans le même groupe ou commission.

Cette année, il était beaucoup question d'environnement. Pendant la session d'ouverture, M. Karmelu VELLA, commissaire européen pour l'environnement, les affaires maritimes et la pêche déclara : "Lorsque l'on parle de déchets, on ne parle pas de déchets générés par les océans, mais de ceux générés par la terre, plastiques, mégots de cigarettes et autres". "Nous devons mettre fin au plastique”. Lorsqu'on pense aux solutions, il y a deux questions : la première est : que devons-nous faire ? et la deuxième – que l'on ne pose jamais – est : que devons-nous NE PAS faire ?".

Quelques 28 ateliers de discussion, répartis en 4 sessions, pendant ces deux jours.

Le premier atelier, intitulé "EU cooperation on coastguard functions added value" était présenté conjointement par l'European Maritime Safety Agency (EMSA), European Fisheries Control Agency (EFCA) et European Border and Coast Guard Agency (EBCGA/Frontex). Explication de la façon de procéder ensemble, partage de l'information, partage incluant aussi les États européens.

L'après-midi, j'étais à l'atelier "Maritime spatial planning: A bottom up approach", présenté par la Commission Océanographique Intergouvernementale de l'UNESCO. Plus centré sur la partie Ouest Méditerranée, un exposé avec quelques exemples montrant que des discussions et des volontés locales pouvaient agir sur des administrations régionales et nationales en matière de gestion environnementale d'aires maritimes côtières.

Le vice-président de CESMA assistait à l'atelier intitulé "Using Big Data to stimulate ocean innovation". Les quatre intervenants de la session ont raconté comment ils avaient commencé le partage de données parmi les compagnies de pêche. Désormais le souhait est de faire venir d'autres entités, telles que les universités, les métiers de l'alimentation en provenance de la mer, et les industries connectiques. Puis toutes les données pourraient alors être partagées, y compris dans tout le secteur maritime, par la création d'un « cloud » réservé au secteur maritime. Ce qui ressemble fort à un système STM (Sea Traffic Management) que nous connaissons déjà. Big Data a démarré en mars 2019, mais est cependant toujours à la recherche de partenaires et de fonds.

Puis une session générale intitulée "Healthy oceans: Towards a research & innovation mission in the next decade ?" Nous devons de plus en plus faire attention aux ressources des océans. Mais en y incluant les pays non riverains qui ont aussi un rôle à jouer. On parle beaucoup d'innovation, de recherche, mais on ne voit jamais de résultats. Pourquoi ? Parce qu'on ne trouve pas ?

Pour la prochaine décade, L'Union européenne a besoin d'être en accord avec l'industrie, la recherche certes, mais aussi de créer des synergies entre les États. A la remarque "la recherche c'est bien joli, mais on a besoin d'actions, maintenant", la réponse fut que la politique en la matière devait être construite et développée par les gouvernements - ce qui suppose un temps très long – y compris pour l'éducation. Le plus urgent étant de trouver des réponses pour l'éducation, l'alimentation, et d'éliminer le plastique. Mais les règles seront longues à être établies.

Le vice-président de CESMA assistait de son côté à une session générale intitulée "Challenge 2050: Oceans and the EU's decarbonisation strategy". Madame Thelma KRUG (IPCC) a commencé par dire que le problème n'était pas local ou régional mais concernait la planète dans sa totalité. Le premier «challenge» auquel nous sommes confrontés pour 2030 est de diminuer la température des océans de 1.5 °C. Ce qui revient à dire que tous, nous devons changer nos habitudes de consommation. Le «challenge» suivant est la production de CO2. Un constat, jusqu'à aujourd'hui, peu a été fait dans le sens de la diminution. Même si l'industrie maritime, qui se doit de coopérer, montre quelques résultats. Elle a cité Ouessant et le projet de turbines hydrauliques qui devrait considérablement diminuer la consommation d'énergie fossile sur l'île. Ainsi que les solutions que représentent les fermes éoliennes, y compris flottantes (jusqu'à 100 mètres de profondeur). Autre projet, même s'il peut paraître étrange, la culture sous-marine d'algues. Ces fermes permettraient d'utiliser un taux de CO2 important pour faire «pousser» les algues, et de ce fait diminuerait le CO2 dans l'atmosphère. Problème : il faut trouver des fonds pour développer ces solutions…



La deuxième journée, j'ai participé à un atelier "Marine litter: Gaps, barriers, solutions and innovation". L'atelier s'est déroulé par groupes où chaque participant devait prendre le rôle d'un acteur sur le sujet (producers, fishing and aquaculture companies, ports, government, waste recyclers, distributors). Au début il fut rappelé que le plastique en mer était originaire à 80% de la terre. A mon avis c'est plutôt 100% originaire de la terre, mais on considère qu'en fait les déchets plastique sont rejetés à 20% par les utilisateurs en mer (navires de commerce, pêcheurs, plaisanciers). Lors de nos discussions, les personnes de mon groupe (quelques-uns d'entre eux étant membres de la Commission européenne) ont été surprises lorsque je leur ai raconté comment étaient emballées les vivres et pièces de rechange qu'un navire de commerce recevaient, et de l'impossibilité qu'il y avait parfois à être autorisé à débarquer immédiatement nombre de ces déchets plastique. Cette «surprise» m'aura personnellement aussi très surpris, quoi que.

L'année prochaine les EMD se dérouleront à Cork.
Cdt Hubert ARDILLON
Président CESMA
Vice président AFCAN

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