La commission est ouverte par Mr Clément Jacquemin, directeur départemental adjoint des Territoires et de la Mer, délégué à la mer et au littoral - DDTM76.
Compte-rendu des associations
Il y a un retour à la normalité pour les associations : pour les visites aux navires, mais aussi concernant la venue des marins au foyer.
Mission de la mer : en moyenne 170 matinées de visites à l'année, soit 500 navires en escale visités (un peu moins de 10% de la totalité des navires en escale).
Le premier constat, est que certaines compagnies n'autorisent toujours pas les sorties à terre de leurs marins, même si cette interdiction est compensée par une plus grande facilité d'accès aux moyens internet du bord. Accès toujours chers et en conséquence, les marins en escale sont demandeurs de cartes de téléphone.
La Mission est attentive à la situation des marins ukrainiens. Un grand nombre vient d'Odessa ou de la région du Donbass. Les familles sont presque toutes en sécurité, pour la plupart à l'extérieur de l'Ukraine. Depuis le printemps les propos ont changé. Auparavant ils parlaient de la guerre sans avoir vraiment d'idées de ce que cela représentait. Désormais, beaucoup montrent une photo de leur maison détruite par les bombardements, et cela les affecte nettement plus.
Il y a aussi des Russes à bord, avec des Ukrainiens. L'on voit même des compagnies qui évitent le mélange de ces deux nationalités. Les marins russes sont très souvent originaires de Crimée (ex Ukraine), et donc la cohabitation avec les Ukrainiens n'est pas des plus faciles.
Il y a aussi un problème avec les marins birmans. Ils vivent sous une dictature et ne peuvent pas trop parler, il faut faire attention aux messages. On peut les rencontrer mais presque individuellement, sinon on note une difficulté à se confier lors de la rencontre.
La rencontre est indispensable face à tous ces problèmes. Comme de nombreux marins ne sortent toujours pas à terre, il va falloir repenser les services rendus par le Seaman's club.
Mission allemande : visite d'une centaine de navires par mois (25 par semaine).
Depuis janvier il y a eu visite sur 10 navires ayant des problèmes de contrats, notamment d'extensions de contrats.
L'impression après ces visites est qu'il semble y avoir plus d'abus et d'agressions qu'avant. Cela tient à plusieurs facteurs : impossibilité de sortie à terre, contrats allongés, conflit en Ukraine.
Par contre on se préoccupe beaucoup des Ukrainiens, ce qui est normal vu la situation, mais la conséquence est un ressenti négatif pour les marins non ukrainiens. Même si ce n'est pas exact, beaucoup de marins ont l'impression que l'on se désintéresse de leur sort. Et cela joue aussi sur le moral du marin embarqué.
Seaman's club
Il y a eu peu d'activités en début d'année, une centaine de marins reçus par mois en moyenne. En septembre, les visites sont bien remontées, puisque presque 600 marins ont été reçus. On revient à la situation d'avant Covid. Mais le chemin est encore long.
Le Seaman's club propose depuis le Covid des livraisons aux navires. Les commandes sont faites depuis le bord, les livraisons baissent lorsque les visites augmentent, ce qui est normal.
En ce qui concerne le transport des marins, on revient doucement à un mélange de marins de différents navires, ce qui était impensable encore il y a quelques mois. De ce fait, le nombre de rotations diminue un peu, ainsi que les frais de carburant.
On note aussi que les chauffeurs bénévoles, qui avaient presque entièrement disparu pendant la pandémie, reviennent petit à petit.
On a aussi parlé du futur déménagement du Seaman's club, probablement fin 2023 ou début 2024, à suivre donc.
Une information intéressante :
Il est possible d'arriver au port du Havre (et c'est probablement valable pour d'autres ports français et européens) en ayant fait tous les papiers avant l'arrivée. Ceci grâce à la fameuse maritime single window que les capitaines, y compris l'AFCAN, appelaient à être mise en place, et qui concerne la procédure d'arrivée par mail.
Une bonne nouvelle ?
Oui, sauf qu'il y a un effet pervers, et non prévu :
Comme tous les papiers sont faits à l'avance, il n'y a plus besoin d'agent à l'arrivée.
Des compagnies nomment alors un agent, virtuel, fictif, voire réel mais ne résidant pas dans le port d'escale. On a parlé d'agent polonais pour des navires escalant au Havre !
Donc plus d'agent venant à bord à l'arrivée au port, et en conséquence, personne à qui demander un petit service, un achat, une visite chez le médecin ou le dentiste qui n'était pas prévue avant l'arrivée, etc.
Plus de prise en charge directe par l'agent. Effet pervers que nous (en tout cas je) n'avions pas prévu.
