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Panne à la station d'épuration de Brest



Début de vacances emm…dant pour les Saint-Jacques

       Dans " Le Télégramme" du mardi 15 juin 2004 on a pu lire des titres un peu surprenants : "Panne à la station d'épuration : la rade déguste." , "21.000 m3 d'eaux usées prennent le large." Les conséquences directement visibles pour les gens de la région de Brest et de la rade ont été une interdiction de baignade promulguée le dimanche (13) après midi.

       Que s'est-il passé ? Selon le journal "Samedi (12/06/04) une cascade d'incidents techniques a provoqué une défaillance importante du fonctionnement d'un toute nouvelle station d'épuration brestoise. Quelques 21.000 m3 d'effluents non traités se sont déversés dans la rade, entraînant plusieurs arrêtés d'interdiction de baignade."

       La nouvelle station d'épuration de Maison Blanche, près de la pointe de Sainte-Anne-du-Portzic, mise en service le 7 juin a eu un dysfonctionnement (fuite) au niveau d'un manomètre le vendredi matin (11/06) dans le local des pompes de l'unité d'épuration. La fuite a submergé les pompes et leurs moteurs électriques les mettant ainsi hors service ; le débordement des effluents devenait inévitable le samedi après midi vers 15 heures, car il était impossible de s'approvisionner en pompes de rechange pendant le week-end. Les effluents ont débordé dans un déversoir relié directement au tuyau de rejet dans le goulet au large de Maison-Blanche.

La chronologie telle que relatée par le quotidien :
       Le responsable de l'organisme maître d'œuvre de la station a déclaré :"Les anomalies surviennent souvent dans la phase de démarrage. Ici on part d'un incident pour aller, au final, vers une catastrophe."

                       


       A propos de ce dysfonctionnement, on peut tout de même se demander pour quelles raisons il n'y a pas eu de rondes dans le local des pompes dans la journée du vendredi, car on s'aperçoit qu' il y a toujours des pompes en route pour assurer le bon fonctionnement de la station. S'il y avait eu des rondes la fuite aurait été constatée et il aurait pu y être remédié. On peut aussi penser que, dans la conception du local, les possibilités de fuites ont été prévues, un puisard avec détecteur de niveau haut, donnant une alarme au PC de contrôle de la station, et démarrage automatique d'une pompe de vidange du puisard installés. Il est indiqué que le système de secours n'a pas fonctionné, mais on peut alors s'étonner que ce local, vital pour le bon fonctionnement de la station et la sécurité de l'environnement, ne soit pas mieux protégé et surveillé visuellement par des rondes régulières ou télé surveillance par caméras transmise au PC de contrôle.

       Le fonctionnement en automatique n'empêche pas de faire des rondes, et on peut penser qu'il y a un minimum de personnel présent sur le site en opération normale. Peut-être est-on confronté au même problème que sur les navires où les équipages sont squelettiques, mais où les rondes de sécurité sont effectuées.

       Cette pollution, qui n'est appelée que dysfonctionnement,a tout de même entraîné des interdictions de baignade (même si c'est au nom du principe de précaution) donc mise en danger de la vie d'autrui, à notre connaissance il n'y a pas eu de suivi judiciaire. Des faits similaires, qui auraient entraîné une pollution sur un navire, donneraient beau jeu à un procureur pour mettre en cause une pollution volontaire, défaut d'entretien du navire, l'organisation du travail, la gestion de l'incident, le mauvais fonctionnement de l'ISM etc…et lui permettre de réclamer une caution phénoménale. Dysfonctionnement est un mot qui ne peut être utilisé par un navire accusé de pollution, même si c'est effectivement le cas. Mais heureusement c'était à terre, il vaut mieux dépendre d'un organisme public que d'être capitaine de navire.

       Les conséquences économiques ont été plus importantes puisque la vente des coquilles Saint-Jacques de la rade a été interdite, et si la rade a dégusté les brestois n'ont pu le faire de leurs pectens.

Cdt J.P. Dalby
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