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Commentaires sur les croquis



Les tirants dans les citernes de ballastage sont soumis à une compression ; cette compression est forte lorsque le navire est sur crête de houle et elle l'est moins lorsque le navire est sur creux de houle. Les tirants des couples 71, 72 et 73 se sont écrasés dans la citerne 2Td, coté cloison longitudinale.



Ce croquis montre la déformation de la structure lorsque les tirants sont écrasés.
L'enfoncement des transversales de muraille explique la cassure longitudinale qui a été constatée par le Bord sur le pont à l'avant de la citerne (Les tirants ne supportant plus efficacement les transversales de muraille, les contraintes deviennent excessives aux extrémités de ces transversales).
L'enfoncement du bordé de muraille entraîne également des contraintes excessives le long du couple 74 et une cassure se produit, qui entraîne l'envahissement de la citerne (voir également le croquis 3).



 


Ce croquis décrit le processus d'envahissement de la citerne 2 Td :
  • Une cassure dans la cloison longitudinale s'est produite en partie haute de la cloison longitudinale entre les citernes 3C et 2Td, puisque le Bord a constaté une baisse de niveau dans la 3C et du produit dans la 2Td.
  • II y a eu un transfert de produit d'environ 360 t de la 3C vers la 2Td - (valeur déterminée en fonction du ullage mesuré par le Bord dans la 3C - (Voir le document «Etude de scénarios du naufrage» Annexe N° 26}
  • Ces 360 t correspondent à une « couche » théorique de produit de 1.40 m dans la citerne 2Td.
  • Au cours de l'envahissement par la brèche de muraille, cette couche de produit est passée au niveau de cette brèche et une certaine quantité s'est donc échappée à la mer. C'est celle qui a été aperçue par le Bord.
  • Ensuite, lorsque la citerne 2Td a été remplie, cette couche de produit s'est trouvée emprisonnée dans la partie haute de la citerne, au-dessus de la brèche du bordé, ce qui expliquerait qu'aucune fuite de produit n'ait été signalée par la suite jusqu'à 4 heures le 12 décembre 1999, moment ou la cassure de bordé se serait développée pratiquement sur toute la hauteur du bordé.


A partir du moment ou la citerne 2Td est envahie, le niveau dans la citerne est sensiblement constant car la quantité d'eau pouvant entrer (navire sur crête de houle) ou sortir (navire sur creux de houle) par la brèche en 7 secondes (la période de la houle est de 14 secondes environ) est négligeable.
Les tirants sont soumis maintenant à de la traction lorsque le navire est sur creux de houle et en légère compression sur crête de houle. Les éléments déjà détériorés des tirants sont donc soumis à des efforts cycliques ; si le nombre de cycles est grand, il y a écrouissage du métal avant cassure et cela se traduit par une augmentation de la dureté du métal dans la zone écrouie.
Or l'INSTITUT DE SOUDURE qui a analysé l'extrémité cassée d'une semelle du tirant C 73 n'a pas décelé d'augmentation de cette dureté. Ce qui veut dire que le nombre de cycles a été faible et que les semelles des tirants se sont cassées juste après l'envahissement de la citerne. Les âmes des tirants se sont vraisemblablement cassées en premier lors de l'écrasement des tirants, avant envahissement de la citerne, ainsi que des soudures de ces âmes avec les semelles. Les semelles étaient donc « libres » sur une certaine longueur. Elles ont été mises en traction de manière très violente et elles se sont cassées en engendrant de multiples ondes (Voir à ce sujet le rapport de l'INSTITUT DE SOUDURE - Annexe N°33 - page 16, ch 8.1.1.2 : « Une mise en traction violente des tirants a pu engendrer une rupture qui se serait accompagnée d'un retour élastique brutal des extrémités libres des semelles engendrant les multiples ondes régulières observées ...»



Ce croquis décrit en détail le processus de ruine des tirants.



Vers 5H du matin le 12 décembre, le Commandant dit avoir vu une tôle de muraille se balancer à l'avant de la citerne 2 Td. La cassure du couple 74 s'est donc propagée vers le haut et le bas et ensuite vers l'arrière. Les parties hautes et basses de la transversale de muraille au couple 73 se sont cassées également. Par contre la transversale du couple 72 a résisté et l'avant de l'épave LA PEROUSE s'ouvre en pivotant autour d'un axe vertical situé juste devant ce couple.



Le processus ci-dessus se poursuit. Les cassures horizontales se prolongent et les parties hautes et basses des transversales de murailles aux couples 72 et 71 se cassent également. Compte tenu de son poids, l'épave se plie suivant une diagonale.



Les déchirures hautes et basses continuent de se prolonger pour aboutir au détachement total.



Ce croquis montre quelle était la configuration de l'épave LA PEROUSE au fond de la mer.



Ce croquis est le développé de l'épave LA PEROUSE (vue à partir de l'intérieur du navire) avec le positionnement des deux plis (Afin de retrouver la configuration du croquis 10, il suffit de découper le contour de l'épave et de réaliser les deux plis).



Les parties hautes du navire flambent ensuite entre les couples 66 et 67 (pont, cloison longitudinale) et le navire se plie en partie haute. La zone flambée augmente progressivement et en même temps, le module de résistance au fond diminue considérablement ce qui entraîne des contraintes en traction dépassant la limite de rupture du matériau, et le fond se déchire. La déchirure se propage ensuite sur toute la hauteur et les deux épaves se séparent.


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