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1      DESCRIPTION RESUMEE DE L'EVENEMENT

Le transporteur de produits ERIKA d'un port en lourd de 37.283 TDW appartenant à l'armement maltais TEVERE SHIPPING construit en 1975 par le chantier japonais KASADO et classé au RINA a, le 26 novembre 1999, pour un voyage au départ de DUNKERQUE à destination de l'Italie, été affrété au voyage par TOTAL TRANSPORT CORPORATION (LONDON) auprès de SELMONT, lui-même affréteur à temps auprès de TEVERE SHIPPING (l'affrètement au voyage a été conclu via le courtier londonien PETRIAN SHIPBROKERS). L'ERIKA avait subi en juillet 1998 à BIJELA des travaux liés à une Visite Spéciale quinquennale et une visite de Vetting par TOTAL en date du 21 novembre 1998.

Du 7 au 8 décembre 1999 l'ERIKA a chargé au terminal TOTAL de DUNKERQUE environ 30.9001 de fuel lourd destinées à ENEL (cargaison à maintenir réchauffée à 55°C minimum).

Toutes les citernes de cargaison étaient pleines à l'exception de la tranche n°1. De façon à respecter une assiette convenable environ 3000 t d'eau de ballastage avaient été conservées dans les citernes latérales n°4.

L'ERIKA a quitté DUNKERQUE le 8 décembre 1999 en fin de soirée. Après les CASQUETS en Manche Ouest (tout début de la journée du 10 décembre 1999) et plus encore en Atlantique l'ERIKA a rencontré du très mauvais temps (mer force 9) sans pour autant qu'il s'agisse de conditions exceptionnelles pour ces zones et cette époque de l'année.

Un peu après 12 h 30 le 11 décembre 1999 le Cdt MATHUR a constaté une gîte significative sur tribord, gîte qui est allée en s'accentuant.

Après avoir entamé une procédure de changement de ballastage (vidange citerne n°4 tribord) l'ERIKA a demandé assistance par un message de détresse au CROSSA ETEL à 14 h 08 (Ce message de détresse a été remplacé à 15 h 15 par un message de sécurité puis a été annulé à 16 h 25).

L'ERIKA a changé de route cap pour cap à 14 h 18 de façon à permettre la mesure manuelle du ullage des citernes (pont à l'abri de la houle).

Les opérations de ullage ont fait apparaître que :

1)                                     Le ullage dans la citerne de ballastage 2 td (vide au départ de DUNKERQUE) était de l'ordre de 4,50 m (ce qui correspond à un niveau interne identique à celui du tirant d'eau).

2)                                     II y avait du fuel dans cette citerne de ballastage 2 td (au niveau de l'eau de ballast)

3)                                     Le niveau dans la citerne de cargaison 3 centrale avait baissé d'environ 2m.

En outre des cassures de pont ont été constatées à l'avant de la citerne 2 td.


ERIKA - Rapport d'expertise                                                                                                                                                                      7/115

Après avoir continué des mouvements de ballastage et de cargaison, ce qui a permis in fine de redresser la gîte, l'ERIKA a mis le cap sur DONGES, port de refuge, vers 16 h 30 avec probablement l'intention de décharger à Donges. Le 12 décembre vers 00 h 00 il a été constaté une nouvelle gîte sur tribord de 3 à 4°, gîte qui n'a pu être redressée malgré les tentatives du Bord.

Le 12 décembre 1999 à 03 h 00 il a été constaté que les cassures sur le pont s'élargissaient et un peu après 5 h 00 le Cdt MATHUR a vu un panneau de bordé se balancer en restant attaché au navire au droit de la citerne de ballastage 2 td.

Immédiatement après à 05 h 15, l'ERIKA a envoyé un nouveau message de détresse via le CROSSA ETEL.

Le panneau de bordé tribord s'est détaché entre 5 h 30 et 6 h 00.

L'ERIKA s'est cassé en deux aux environs du C 66 le 12 décembre 1999 à 8 h 28.

La totalité de l'équipage a pu être sauvée (en deux temps) par des hélicoptères envoyés par la Marine Nationale.

Après une tentative de remorquage de la partie arrière par l'ABEILLE FLANDRE les deux parties principales de l'ERIKA ont coulé dans le Sud Ouest de la Pointe de Penmarch.

Après un contrôle des épaves par le CSO MARIANOS en février 2000, TOTAL a procédé au pompage du fuel restant dans les citernes de mai à septembre 2000 en utilisant le support du CSO CONSTRUCTOR. A la fin des opérations du CSO CONSTRUCTOR des mesures d'épaisseur ont été faites sur les épaves avant et arrière et sur deux épaves découvertes lors de la campagne du CSO MARIANOS (épaves PONT ET LA PEROUSE).

En septembre 2002 TOTAL, sur la demande du Collège Expertal, a fait relever les épaves PONT ET LA PEROUSE qui ont été mises à quai à BREST. Ces deux épaves ont fait l'objet de contrôles extensifs par le Collège Expertal en présence des Parties à l'Expertise.


ERIKA - Rapport d'expertise                                                                                                                                                                      8/115

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