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A l'occasion de l'anniversaire de la loi de 1901

Nous sommes dans l'année du centenaire de la loi de 1901, qui régit le fonctionnement de la plupart des associations de notre pays.
A l'échelon national, cet anniversaire est mis à profit pour faire le bilan, tirer les enseignements, projeter l'avenir. Une chose est sûre, le mouvement associatif, en raison de sa puissance numérique, est devenu un élément incontournable de la société civile. Il n'y a pas très longtemps, j'ai entendu une personne dire que "si les institutions, le gouvernement, sont l'ETAT par le haut, les associations étaient l'ETAT par la base". La formule est belle, mais pour rester à la hauteur, quel travail pour ceux (bénévoles pour la plupart) qui s'impliquent !
Il semble que toutes les associations déplorent une certaine lassitude chez ceux qui ont pris des responsabilités, et que les jeunes ne s'engagent pas à prendre la relève. Attention, l'édifice est fragile, il faut penser à le consolider pour rester des interlocuteurs de référence.

L'AFCAN, bien plus jeune que la loi évoquée, n'en est pas moins une association qui, avec ses faibles moyens humains et financiers, tente de jouer son rôle dans le monde maritime. Ainsi, nos interventions, nos remarques sur la sécurité en mer, finissent par attirer l'attention des pouvoirs publics. Je pense tout naturellement aux récents travaux sur la modification du "rail d'Ouessant". Depuis 20 ans, nous contestions ce dispositif ! Avec la collaboration d'autres partenaires (ACOMM), nous avons obtenu que ce D.S.T. évolue, en tenant compte de l'avis de toutes les parties concernées, dont les Capitaines de navires. C'est vrai, tout le monde n'y trouve pas son compte, mais le souci de sécurité se doit de primer. La future voie côtière, pour laquelle nous n'étions pas demandeur, est peut être, en plus, une reconnaissance de "l'élément humain" tant marin que terrestre, dont à ce jour nous devons tenir compte dans tout sujet.
Mais ces travaux sont une première étape pour un projet plus vaste de surveillance et d'information du trafic en Manche. Le futur c'est, très certainement, une augmentation du nombre de navires, de leur taille, de leur vitesse, de leurs spécialisations. Dans certaines zones resserrées, marchands, pêcheurs, plaisanciers, se côtoieront de près et la tâche sera difficile pour gérer cet ensemble comme il se doit, car tous les navires devront être pris en compte pour satisfaire à une bonne sécurité de l'information. Le pilotage hauturier, en particulier pour les navires à risques, devra occuper une place plus importante, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres régions du globe. Des "gardes côtes", autre préoccupation de l'AFCAN, doivent s'insérer dans ce schéma. Ils seront franco-français dans un premier temps, pour préserver la souveraineté nationale de nos côtes, en attendant une évolution Européenne de la part des ETATS.

L'AFCAN, c'est aussi des statuts.
Ces derniers prévoient, entre autres:
  • une mission d'informer. Ainsi à nos interventions TV, radios, presse, s'ajoutent celles diffusées sur Internet, preuve que nous sommes reconnus comme interlocuteurs sérieux dans notre métier.
  • d'entreprendre et de participer à toute action ayant pour but de mettre et de tenir à jour la législation maritime. Ainsi nous participons actuellement à la mise en place de l'observatoire des droits des marins.
  • d'établir une coopération avec toutes les organisations (internationales, professionnelles ... ) qui oeuvrent pour la sécurité en mer et la qualification des équipages. Nos participations à l'O.M.I. (au sein de la délégation Française), à IFSMA et CESMA, aux Comités des pêches, à l'Observatoire de la marée noire, répondent à cet objectif.
  • représenter et défendre la fonction de Capitaine de navires. C'est notre protection juridique et le travail de notre collègue en charge.
L'AFCAN c'est aussi une devise: "unis pour la sécurité en mer". Hélas, il y a du travail, car notre métier, qu'il soit de pêche ou du commerce, est sept fois plus dangereux que le plus exposé des métiers terrestres qu'est le bâtiment. C'est dire si nous devons rester vigilants et ne pas hésiter à attirer l'attention de nos décideurs sur ce qui n'évolue pas dans le bon sens de la sécurité comme :
  • la disparition des pavillons de pays à forte tradition maritime.
  • la généralisation des équipages multiethniques.
  • la conception de navire hors échelle humaine.
Axé sur "I'ASSOCIATION" pour cause de centenaire de la loi de juillet 1901, je ne pouvais échapper a ce rappel des titres.
Je terminerai par quelques éléments d'actualité en remarquant que la Présidence Suédoise de l'Europe n'aura pas profondément marqué le secteur maritime bien que Bruxelles déclare "plancher" sur le sujet.
Quelques voix d'hommes politiques, tant en mandats nationaux qu'européens, se font entendre sur le maritime et principalement dans le secteur de la pêche. Je dirai simplement: n'oubliez pas la "marchande". Dans les esprits faut-il dorénavant qu'un navire marchand arbore systématiquement un pavillon "d'ailleurs"? Le bilan financier et environnemental, à lui seul, de l'ERIKA / IEVOLI SUN, mérite une attention toute particulière, une profonde réflexion sur les choix à venir !

Cdt D. MARREC
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