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Le commandant du Prestige enfin libéré!

Traduction libre par le Cdt J.P. DALBY d'un article de la Lloyd's list du 10/02/03 par B. Reyes et T. Mac Sweeny



    Le commandant du Prestige, Apostolos Mangouras a été libéré le vendredi 7 février de la prison de haute sécurité espagnole où il a été détenu pendant 85 jours. Les conditions de sa mise en liberté sont strictes et l'obligent à se présenter chaque jour au commissariat local.
    Il n'est pas autorisé à quitter le pays et est maintenu sous surveillance policière permanente.
    Le capitaine Mangouras a quitté la prison de Teixeiro aux environs de 13 heures vendredi entouré de ses amis et avocats.
    Il n'a fait aucune déclaration à la presse qui l'attendait à sa sortie de prison et fut conduit rapidement vers un hôtel de la Corogne où il séjournera au moins les prochaines semaines.
    La famille du capitaine est prévue arriver en Galice aujourd'hui pour ce qui sera la première rencontre depuis son emprisonnement en novembre.
    Ses amis ont déclaré que le capitaine Mangouras était en forme et qu'il était bien traité par les autorités lors de ses visites quotidiennes, qui se déroulaient avec le minimum de problème. Depuis sa libération il a passé son temps à se reposer et à discuter avec les nombreux marins qui l'ont soutenu et lui ont rendu visite en prison ces dernières semaines.
    Le Capitaine Mangouras a été libéré après que le P&I club de Londres ait payé la somme de 3 millions d'Euros de caution qui a été déclarée comme "choquante" par les dirigeants du P&I.
    Pendant ce temps, le président de l'institut irlandais des Capitaines, le commandant Kieran O'Higgins, commentant la détention du commandant du Prestige, a déclaré que le gouvernement espagnol et les autres gouvernements devraient prendre en exemple la façon dont les Coast Guards irlandais traitaient la situation du "Princess Eva". Le Commandant O'Higgins parlait de la façon dont les Coast Guards irlandais avaient décidé de décharger les 55000 tonnes de gas oil à bord du Princess Eva détenu au Port de Pêche de Kyllibegs dans le Donegal.
    Les Coast Guards ont déclaré avoir organisé avec les armateurs l'arrivée d'un navire au Donegal pour y transférer le contenu du Princess Eva.
    Cette arrivée est attendue vers la fin de la semaine prochaine et les Coast Guards estiment que le transfert devrait durer 36 heures.
    Le Commandant O'Higgins a déclaré aussi que la "criminalisation du capitaine" avait atteint un point tel que les organisations représentatives devraient s'efforcer à tout prix de mettre en place une protection pour le commandant et faire en sorte qu'il ne soit plus le bouc émissaire ou un otage.
    "Dans cette semaine où le Princess Eva est détenu au large de Killybegs et où les Coast Guards ont pris la décision ferme et efficace d'obliger les armateurs à décharger la cargaison dans un environnement contrôlé, le contraste avec la gestion aberrante du Prestige par les autorités espagnoles et la façon dont on a traité le problème de l'Erika est patent.
    On a imposé à tous deux de se diriger vers le large* alors qu'ils étaient endommagés et qu'ils fuyaient, avec tout ce qui peut arriver à un navire endommagé en haute mer, puis les espagnols ont jeté le commandant en prison.
    "Je ne comprends pas pourquoi l'Union Européenne n'a pas de règles établies pour de telles situations." a déclaré le Commandant O'Higgins.
    Aux côtés de l'IFSMA, du CESMA, de l'ITF et d'autres associations l'AFCAN a participé au mouvement demandant la libération du commandant Mangouras. Certes celui-ci a été sorti de sa geôle et placé sous contrôle judiciaire, mais le juge a obtenu du P&I le paiement de la caution demandée. Nos collègues naviguant ont intérêt à contrôler la solidité du contrat P&I de leur armateur !!
    Des voix s'élèvent mettant en cause l'action des autorités espagnoles. On attend avec un petit sourire narquois leur mise en examen ou peut-être, qui sait, leur incarcération préventive.
    Le Commandant Mangouras n'est plus à la Corogne mais à Barcelone où son épouse l'a rejoint.


* NDLR : L'Erika s'est cassé alors qu'il tentait de rallier le port de Donges, aucune interdiction ne lui avait encore été signifiée.

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